Produit phare de la plus petite distillerie d’Ecosse (en termes de volume d’alcool pur produit, un peu moins de 100 000 litres par an), cet Edradour Caledonia 12 ans est vieilli en fut de sherry, ce qui lui confère un attrait indéniable. Avant de tomber dans l’escarcelle de Singatory Vintage, son propriétaire actuel, la distillerie a eu le singulier honneur d’appartenir à la mafia américaine. En 1938, Edradour, qui était surtout connue à l’époque pour être le malt de base d’un blend alors très populaire, le King’s Ransom, fut rachetée par Irving Haim et Phil Kastel. Les deux lascars avaient bouclé l’affaire grâce a un prêt de 325 000 dollars du parrain de la mafia New Yorkaise, Frank Costello, qui s’était vu promettre de toucher un pourcentage sur chaque bouteille de King’s Ransom vendue Outre-Atlantique. Frank Costello c’est aussi plus récemment le nom du mafieux irlandais interprété par Jack Nicholson dans Les Infiltrés de Scorcese.
La distillerie, sise dans un coin très pittoresque des Highlands méridionaux, attire autant par son cachet, qui rappelle les maisons de hobbit de Tolkien, que par son whisky. Sous la houlette d' Andrew Symington (de Signatory), Edradour s’est fait une spécialité du vieillissement en futs de vins de tout acabit (sauternes, porto, etc…), une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle de Glenmorangie.
Nous goutons aujourd’hui le Caledonia, un whisky 12 ans vieilli en fut de Sherry Oloroso, et baptisé ainsi en hommage au poète local Douglas MacLean. Voyons ce que donne ce jus de hobbit d’ascendance sicilienne…
Œil : Cuivre
Nez : Une nez de Xeres affirmé mais avec des notes peu communes : savon de Marseille et lait de brebis caillé (comme un roquefort léger) enrobent les odeurs d’eau de vie de prune. C’est comme un morceau du Causse noir dans notre malt. Apres quelques minutes le jus s’ouvre un peu et dévoile des aromes plus classiques : crème pâtissière, a la façon d’un tarte tropézienne, peut être un peu de fruits tropicaux, sans trop de définition (un jus multivitaminé ?). Plutôt plaisant.
Bouche : On reste coté ferme avec un retour de ces notes lactées si particulières. Jambon et glace a la vanille, le sucré prédomine mais se marie bien avec une pointe de sel. On trouve un peu de miel et amandes qui rappellent les glaces Magnum (sans Tom Selleck), pommes vertes et papaye, transition rapide entre l’acide et des gouts plus ronds.
Finale : Assez longue, ce qui est plutôt surprenant. Le bois prend ses aises et nous oriente vers des notes sucrées de réglisse que ne sauraient renier les meilleurs bourbons (sans toutefois en avoir la complexité).
Un bon malt vieilli en fut de Sherry qui nous propose des saveurs assez rares. Tend plutôt vers le sucré, ce qui en fait un excellent digestif. Il vient de la plus petite distillerie écossaise: sympa.
Note : BB (Bilbo Corleone)
Prix : 50 euros (Long Island)
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