Distillé quand Donald J. Trump n'avait que 34 ans et embouteillé pendant la campagne victorieuse de Barack Obama, ce vieux Glen Mhor semblait être le compagnon idéal pour survivre à une soirée électorale agitée.
Glen Mhor – prononcer "Glen Vaur" – est une distillerie d'Inverness qui a officié pendant une centaine d'années avant de fermer ses portes en 1983. Crise du whisky et travaux de rénovation ont eu à l'époque raison de l'établissement – déjà propriété de la D.C.L., le lointain ancêtre de DIAGEO... Il existe très peu d'embouteillages officiels, les alambics de Glen Mhor étant surtout destinés à produire du blend – DCL possédait notamment Johnny Walker. RIP donc et destruction en 1987. Heureusement, comme souvent, des fûts ont survécu sous les bons auspices de Gordon & Macphail, Justes parmi les Nations du whisky. Dont cet embouteillage de la gamme Rare Vintage que nous goûtons ce soir.
Oeil : Or clair
Nez : Très surprenant, des herbes fraîches, quasiment du menthol. Grande fraicheur pour un whisky d'un certain âge. Puis ça tire un peu sur le jambon, le foin, avec une légère amertume qui rappelle un peu le délire des Japonais sur le neutre. Un truc un peu écoeurant d'être fade. On retrouve ça dans des jus beaucoup plus jeunes en général. Un peu de cuir frais. Une identité singulière ! A table.
Palais : Grosse surprise encore. On retrouve certains aspects pressentis mais qui s'ouvrent sur le chocolat et l'orange. Une certaine rondeur. On retrouve un air de chlorophylle mais tout est plus compact qu'au nez. Du citron confit, des zestes aussi. C'est à la fois fin et direct. Un esprit de corps au début avant que des notes rares ne se déploient. Là encore un profil assez unique. Disons-le, c'est bon ! On retrouve le foin et le vague tofu. La campagne, la forêt noire (le gâteau), on a envie de vivre à Inverness au début du siècle.
Finale : Longue ! Très agréable et variée, des rondeurs plus communes apparaissent, avec des fruits mûrs et encore ces notes mentholées qui donnent tout son sens à ce whisky. Sarments du Médoc, raisins, cognac.
Note : AA+ (Bernie Sanders)
Prix : Environ 450 € (Donal J. Trump)
Bilan : Un whisky rare, absolument singulier. L'expérience vaut le détour pour apprécier un profil qu'on ne trouve pas ailleurs et pour le témoignage poignant d'une époque disparue. C'est cher certes, mais il vaut mieux dépenser son argent là-dedans que dans un embouteillage faussement rare imaginé dans un cabinet de marketing. Merci Gordon & Macphail de nous offrir ce privilège !
Mais que buvait -vraiment - Ernest Hemingway ?
Glenmorangie Allta, la levure avant les fûts
Habitation Velier : le prix de la transparence.
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky