Si on peut aisément décerner à Strathisla le titre de plus jolie distillerie d’Ecosse, on peut difficilement en dire autant de son seul et unique embouteillage officiel. Non pas qu’il soit mauvais mais il surnage à peine dans la mare des single malts d’entrée de gamme. La jolie distillerie du Speyside est d’ailleurs plus connue pour sa roue à eau et le jus qu’elle fournit à Chivas qui, comme elle, appartient à Pernod Ricard que pour son single malt. Si on parle d’elle aujourd’hui c’est car Gordon & Macphail, le célèbre embouteilleur indépendant, a réussi à rendre sexy un whisky qui ne l’était pas vraiment. G&M a depuis longtemps mis la main sur des vieux fûts de Strathisla et nous sort régulièrement des whiskies d’un âge avancé. D’autres embouteilleurs ont fait de même (Duncan Taylor, Samaroli….) mais le meilleur ambassadeur de Strathisla reste G&M.
Pour se faire une idée du boulot de la firme d’Elgin on goute aujourd’hui un Strathisla distillé en 1965, mis en bouteille à 43% en 2013 après 48 ans passés dans des futs de sherry de premier remplissage.
Dégustation
Couleur : cuivré magnifique
Nez : Très délicat pour un si vieux sherry, on lui trouve des notes mentholées et tout l’attirail du menuisier : cire à bois et solvant. On finit par trouver les fruits secs typiques du fut de sherry mais cela reste discret. On a envie de se reconvertir dans la menuiserie et de passer le restant de nos jours à construire des étagères pour accueillir ce genre de bouteille.
Bouche : Très aérien, limite soyeux. Il attaque fort sur les notes mentholées, le peppermint répond aux notes de réglisse du cachou Lajaunie. L’ensemble est hyper complexe sans sacrifier à la délicatesse. C’est le genre de whisky qu’on aimerait boire tous les jours. Etonnamment, on est sur un profil très aérien pour un sherry de premier remplissage. Du très lourd avec une palette de fruits murs dans la tronche en fin de bouche.
Finale : Méga longue avec toujours ces notes mentholées. Elle évolue sur le vieux cuir du genre selle de cheval après un tiercé à Longchamp, le chocolat noir amer et le bâton de réglisse (encore elle) qui lui confère un caractère herbacé.
Du très gros matos qui convient même aux amateurs lassés du sherry cask, sa délicatesse et sa complexité en font un whisky qu’il faut gouter une fois dans sa vie. Initialement sorti autour de 400€ en 2013, il se trouve aujourd’hui aux environs de 1000€. C’est évidemment beaucoup trop cher mais vous pouvez au choix demander quelques billets à l’oncle d’Amérique ou braquer une banque, vous ne le regretterez pas.
Note : AAA (André-Pierre Gignac après son triplé historique en finale de l’Euro 2016)
Prix : + ou – 1000€ (Lord anglais qui dans un élan de lucidité a finalement renoncé au Macallan) dispo ici
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