On a plus ou moins deja tout dit sur les whiskies Van Winkle, la distillerie Stitzel-Weller, Pappy et compagnie. On n'a pourtant pas encore eu la chance de parler du véritable "dark horse" de la gamme, le Van Winkle Family Reserve Rye 13 ans, qui est sans doute le plus méconnu des grands whiskies américains.
Le nom "family reserve" n'est pour une fois pas usurpé: le Rye Van winkle est composé plus ou moins a parts égales de Rye produit dans deux distilleries fermées dans les années 80 et 90, Glenmore (1993) et Old Bernheim (1988) situées respectivement a Owensboro et Louisville dans le Kentucky. Après avoir été assemblé le whisky a été vieilli en fut pendant 13 ans (ou plus...) avant d'être conservé dans des futs en acier inoxydable pour éviter qu'il ne prenne trop de bois. C'est a partir de ces cuves qu'est embouteillé le Rye Van Winkle au rythme de quelque milliers de bouteilles chaque année. Lorsque les stocks seront épuisés, le Rye aujourd'hui produit pour Van Winkle par Buffalo Trace prendra le relais, mais ca risque de ne pas être tout a fait la meme histoire. C'est un peu comme si Diageo mettait chaque année sur le marché un blend composé a partir de jus provenant de Brora et de Port Ellen pour la modique somme de 70 euros.
Le problème avec Van Winkle n'a jamais été la qualité du whiskey mais plutôt la quasi impossibilité de s'en procurer une bouteille et c'est aussi le cas avec ce Rye que l'on peut heureusement croiser de temps en temps dans un bar. Cela vaut le détour...
Œil : Ambré
Nez : Laisse parler les notes de caramel, de vanille et d’épices, on est presque dans un registre de rhums Demerara. Quelque chose de fruité, écorces d’oranges et de pamplemousse qui complémentent les épices. Apres une dizaine de minutes dans le verre on tombe nez a nez avec un concombre qui semblait trainer par la. Un concombre au caramel, toffees et beurre salé : une sorte de mélange incongru entre Luna Park et salade grecque (sans feta). Un peu d’essence et de colle de térébenthine pour finir. Folie !
Bouche : Cerises confites, sucre brulé, caramel, sirop de piment (fait maison) et encore des concombres. Glace à la vanille qui souligne la merveilleuse intégration du sucre et des aromes. Le piquant des épices du début s’accompagne maintenant de pate de coings et de fraises des bois mais s’estompe rapidement au profit de notes légèrement acidulées d’écorces d’oranges. Piments de Cayenne et clous de girofle. Délicatesse, précision et onctuosité. Retour du parc d’attraction sur la fin avec une barbe a papa des familles. La boucle est bouclée.
Finale : Longue et magnifique. Vanille et fleurs de violette qui soulignent l’influence de la réglisse. Sève de pin.
Les grands whiskies nous réservent toujours des surprises sous la forme de notes incongrues. Les concombres et la barbe a papa font ici admirablement le job. Sans doute le meilleur rye sur le marché aujourd’hui. Finesse et complexité remarquables. Pratiquement impossible a trouver malheureusement. Un vrai régal.
Note : AA+
Prix : 100 euros (Noblesse de province) en magasin (cours toujours) et beaucoup plus (500 euros et plus) sur les sites de vente aux encheres… Triste.
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