Tous les amateurs le concèdent, il y a quelque chose d'impénétrable chez Malcom Lowry. Mais, les éléments de symbolisme qui font de son chef-d'oeuvre un livre inoubliable agissent avec une telle force d'évocation que les souvenirs de lecture deviennent ce que Pierre Nora appelle des 'lieux de mémoire". Comme l'a écrit Maurice Nadeau dans la préface à l'édition française de Under The Volcano, on ne compte plus les hommes et les femmes qui partirent pour le Mexique sur les traces du Consul. Certes, les plus peine-à-jouir s'offusqueront de ce que des touristes en short osent évoquer les cantinas de Quauhnahuac en buvant des Corona dans des bars dignes d'un clip de Manu Chao à Cuernavaca mais il n'empêche, un peu de romantisme rend parfois la vie agréable. C'est un peu la même chose avec cet Asama que l'on goûte aujourd'hui.
Il n'est pas utile de revenir sur l'histoire légendaire de la distillerie Karuizawa car elle a été précisément exposée ici :
http://whiskeypedia.wordpress.com/2013/05/21/profond-desir-des-dieux-karuizawa-1981-558-sherry-butt-162-584-btl/
En revanche il peut être de bon ton de rappeler la genèse de cette expression qui correspond à l'assemblage des derniers millésimes (1999-2000) de la distillerie. Il ne s'agit pas d'un whisky au rabais mais plutôt d'une solide évocation du caractère particulier des single malt légendaires de la distillerie de Honchu. Ces bouteilles n'échapperont pas à la légende, car le stock s'amenuise à chaque goutte. Asama désigne certes un volcan mais ce whisky tient plus de l'île d'Atlas que les Grecs nommaient Atlantide et qui finit sous les eaux. Bref... Trêve de prolégomènes, goûtons la gnôle !
L'oeil. Une charmante et chaleureuse couleur cuivrée. On pense encore à Malcom Lowry : "Le Consul eut un rire: rien qu'à le regarder on sentait l'humanité sur le point d'être sauvée."
Le nez. Le vieillissement en fûts de sherry est très perceptible. On est saisi par le caractère éminemment précis. Les odeurs arrivent par étapes. Bonne initiation au rancio car c'est très net.
La bouche. Très précise, droite. Peu à peu les éléments les plus doux arrivent, je dirais caramel. Le tout est tempéré par des notes florales qui relèvent l'ensemble en le complexifiant. On parle aussi de coco et praline.
Finale. Là on touche au but. Elle est très longue, on glisse sur des fruits rouges, l'alcool est toujours présent, peut-être un peu de tabac. C'est magnifique.
Bilan :
Note : A+ (Rotschlid)
Prix : Bourgeoisie de Province (58 €)
D.N.
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