La distillerie High West, située a Park City dans l'Utah au coeur des montagnes rocheuses, est une sorte d'ovni dans le monde du whiskey américain. Avant de s'intéresser a la gnole le fondateur, David Perkins, travaillait pour des laboratoires pharmaceutiques. C'est cette passion pour les éprouvettes qui semble l'avoir décidé a se lancer dans la distillation du whiskey après un voyage dans le Kentucky en 2002.
L'Utah est comme chacun le sait contrôlé par les mormons depuis que le "messie" Joseph Smith a fait de ce coin des rocheuses la terre promise de sa secte protestante au début du 19eme siècle. Si la vente et la consommation d'alcool est largement réglementé dans cet état au puritanisme extreme, ce n'est pas le cas de Park City, station de ski huppée et repaire de tout ce que l'Utah compte comme libéraux (a l'américaine) de tout poil.
High West, qui produit son propre jus depuis peu se distingue de la concurrence par les assemblages uniques qu'elle propose, le Campfire Whiskey (mélange de single malt tourbé et de bourbon), le Bourye (mélange de bourbon et de rye), le Double Rye. Comme tout chimiste qui se respecte David Perkins s'est donc d'abord fait un nom comme blender, en mettant sur le marché des mélanges uniques issus de whiskies produits dans d'autres distilleries (notamment dans l'Indiana et le Kentucky). Un recette qui marche puisque la marque est distribuée outre atlantique, un signe qui ne trompe pas.
Le top de la gamme, le High West Rocky Mountain Rye que nous goutons aujourd'hui, est un rye très agé (21 ans) et iconoclaste puisqu'il est vieilli en bourbon barrels de deuxième remplissage (au lieu du traditionnel chêne vierge américain) ce qui a pour effet d'atténuer la présence du bois pour laisser parler le distillat. Un procédé qui se rapproche des méthodes du whisky Ecossais. Le mash bill est composé de 53% de seigle (rye), 37% de mais et 10% d'orge maltée et le whiskey produit par la distillerie Barton a Bardstown dans le Kentucky.
Œil : Cuivre léger
Nez : Léger et aromatique, un rye de début de printemps. Fleurs des champs, tulipes et jonquilles, un peu de poivre blanc et d’épices (piments de Cayenne), miel qui donnent une sorte de pain d’épices, « prosper, youpla boum » ! Tout cela est bien civilisé, c’est un nez apaisé qui plus que le grand âge du monsieur reflète l’utilisation de futs de second remplissage. Touche minérale et vanillée a la fin.
Bouche : Notes sucrées de caramel et de vanille qui tiennent le haut du pavé. Comme au nez, le whiskey s’exprime avec délicatesse. Crème glacée rhum raisins, confiture de fraises et de groseilles et une pointe d’amertume façon pamplemousse. Rappelle vaguement les single-malts fruités du genre Littlemill.
Finale : Longue et fruitée. Encore plus d’agrumes, zestes de citron vert et pamplemousse. Goyave et Papaye finissent par donner une touche exotique.
Un beau rye tout en retenue et en finesse qui développe des aromes de fruits peu courants dans l’univers du whiskey américain. Cela nous permet de mesurer l’importance des futs dans le vieillissement du jus.
Note : A+ (Joseph Smith)
Prix : $200 (Aristocratie de Montagne) Sold Out !
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