Si vous atterrissez sur la petite île de Mull, à l'ouest de l'Écosse, et que vous cherchez la distillerie de Ledaig, il y a de fortes chances pour que vous ne la trouviez pas. Ici pas de mur blanc affichant fièrement le nom du whisky pour la simple et bonne raison que Ledaig est produit par la distillerie Tobermory. Curieux choix que de donner deux noms différents selon que le whisky soit tourbé ou pas. Tobermory donne son nom à la version non tourbée tandis que Ledaig offre un jus très marqué par la tourbe. On ne vous cache pas que nous ne sommes pas de grands amateurs de Tobermory, c'est vraiment pas folichon comme whisky mais Ledaig c'est une autre paire de manche. C'est un whisky de caractère, de fort belle facture et dont le seul embouteillage officiel est disponible à un prix intéressant (moins de 50€). Heureusement pour les amateurs, il existe de nombreux embouteillages indépendants notamment chez Gordon & MacPhail, Signatory Vintage ou Cadenhead.
On s'intéresse aujourd'hui au dernier embouteillage de Signatory Vintage dans sa version "Very Cloudy". C'est bien mignon les "very cloudy" mais le principal défaut de cette gamme est qu'elle est réduite à 40°. Alors certes les whiskies sont très accessibles financièrement (généralement moins de 40€) mais la réduction du taux d'alcool est bien trop importante à mon goût. Pourtant, cette gamme est une excellente porte d'entrée dans l'univers des embouteilleurs indépendants.
Ledaig 6 ans Very cloudy, Signatory Vintage, 2008, 40°.
Couleur: Comme pour tous les "very cloudy", ce Ledaig est trouble dès lors que la température est un peu fraiche. Aujourd'hui il fait -1 C°, mon whisky est donc assez proche d'un sirop d'orgeat.
Nez: Il est très marqué par une tourbe minérale, puis s'ouvre ensuite sur des effluves de bord de mer. Ces odeurs de rocher mouillé, d'algue et d'iode nous évoque inévitablement les promenades sur la côte bretonne. Des notes de jus de citron se dégagent mais l'impression générale est très marquée par la tourbe et l'iode. Un nez agréable, assez expressif et plutôt engageant.
Bouche: Comme d'habitude avec les "very cloudy" l'attaque est un peu légère. La forte dilution se fait vraiment sentir pourtant l'ensemble est loin d'être insipide. La fumée est omniprésente mais vient après une entrée en bouche assez aqueuse. On y trouve beaucoup d'iode et de sel ambiance morue séchée. Ce whisky est assez simple et un peu trop monolithique, ça manque de richesse et de subtilité.
Finale: Elle est très marquée par le bâton de réglisse. On lui trouve une légère amertume qui rappelle l'écorce de quinquina. Cette finale est raisonnablement longue mais pas dingue, un peu à l'image de ce whisky.
Dans l'ensemble, on peut affirmer que ce whisky a les défauts de ses qualités, il n'est pas cher mais il est en contrepartie trop jeune et trop dilué. Son profil est très franc, grosse tourbe fumée et iode mais il n'a pas grand chose d'autre à offrir. C'est cependant une bonne introduction à la tourbe à un prix compétitif. On lui préfère pourtant l'embouteillage officiel de 10 ans qui ne coûte que 8€ de plus.
Prix: 39€ (fonctionnaire de catégorie B)
Note: BB-
Mais que buvait -vraiment - Ernest Hemingway ?
Glenmorangie Allta, la levure avant les fûts
Habitation Velier : le prix de la transparence.
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky