Champignons, mezcal, et peinture murale, le Mexique de la première moitié du vingtième siècle ne manque pas d'attraits. Patrick Deville l'a bien compris, lui qui a vécu dix ans "sous le volcan" et consacré récemment un roman formidable aux héros picaresques qui ont composé une tranche rocambolesque de l'histoire de ce pays.
Mais derrière les mots et les noms, se cache une réalité complexe et on comprend à la lecture de Viva que le Mexique de Trotsky, Diego Rivera, Frida Kahlo et tant d'autres, est d'une grande plasticité. Car il y a autant de Mexique que de manières d'utiliser un piolet. Et Lev Davidovitch Bronstein, dont on suit le débarquement en 1937 en sait quelque chose. Mais on ne meurt pas que d'accident d'alpinisme dans ce Mexique, quelques années plus tard, c'est le Consul de Malcolm Lowry que nous suivrons se perdre dans les rue de Cuernavaca.
Parmi beaucoup d'autres – y compris André Breton et Antonin Artaud pour la French Touch – Léon Trotsky et Malcom Lowry sont les personnages principaux de cette enquête littéraire menée de main de maître par Deville, bourlingueur du style qui ne s'embarrasse pas des préceptes de l'histoire à papa – "le cinéma n'avait pas encore libéré le roman du devoir fastidieux d'inventer des histoire".
Bien sûr, les amateurs d'aventure éthyliques sur papier seront curieux de voir ce qu'on peut bien écrire à propos du Volcan – c'est une autre des trouvailles de Deville, désigner le chef-d'oeuvre de Lowry comme La Recherche. Gageons qu'ils ne seront pas déçus car c'est là un des points les plus intéressants du livre. Deville excelle à nous plonger dans les méandres des chemins tortueux qui conduisent au chef-d'oeuvre. "L'héroïsme c'est d'écrire le Volcan, de donner sa vie pour écrire le Volcan; de signer le pacte faustien qu'il faudra bien payer plus tard de sa santé mentale, mais on aura écrit le Volcan". On apprendra qui se cache derrière Yvonne, comment ils vécurent reclus dans une cabane de Colombie Britannique, comment cette entreprise aura raison d'eux. L'obsession, la création, la poésie et l'alcool.
De manière plus réjouissante, on lira avec attention le chapitre consacré aux alcools locaux. Avec ce style didactico-poétique dont il a le secret, Deville nous apprend tout ce qu'il faut pour briller en société. On ne mettra plus tequila au féminin et on prononcera Oaxaca "waraca" en levant le front.
Avec cet aller simple pour les cantinas de Quauhnahuac, Patrick Deville poursuit son voyage sic transit autour du monde avec (m)escale dans les lieux où se joue la modernité. Il ringardise ce faisant le fameux "battement d'ailes du papillon" en montrant comment un coup de piolet peut être l'écho lointain des convulsions du siècle. A consommer sans modération, avec pourquoi pas, un verre de tequila ou de mezcal !
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