Décidément Gordon&MacPhail aura tapé très fort cette année. Le célèbre embouteilleur d'Elgin a revu toute sa gamme et renforcé sa présence sur le marché de la tisane. Après le relooking des Discovery et le ravalement de façade de la série Connoiseurs Choice (on vous en parlait ici), c’est au tour de la Private Collection de mettre son habit de lumière.
Dans la famille G&M je demande Private Collection, avec ses jus hors d’âge en provenance de distilleries emblématiques, cette gamme joue la carte du luxe à l’ancienne. Coffret en bois, bouteille qui en jette un max et millésimes antérieurs à l’année de naissance de ma grand-mère, tout y est ! Pour l’occasion, le vénérable embouteilleur écossais lance un paquet de références en provenance de distilleries célèbres, confidentielles ou disparues. Évidemment, ces petites bombes affichent un tarif pas vraiment démocratique et rien ne sort à moins de 1000 balles… tant pis on les goûte quand même !
G&M Private Collection Inverleven 1985, 57,4%
Âgé de « seulement » 33 ans, cet Inverleven a été particulièrement généreux avec les anges. Le fut de Bourbon de second remplissage (généralement 180 litres) qui a accueilli le nectar n’a rendu que la moitié de la gnôle soit l’équivalent de 130 bouteilles. L’histoire ne dit pas si les anges ont tout sifflé, s’il s’agissait d’un petit fut ou si le manager du chai a goûté le jus une bonne centaine de fois pour être sûr de sa qualité, toujours est-il que 90 litres se sont littéralement évaporés. Inverleven fait partie de ces distilleries plutôt confidentielles qu’on a quasiment oublié, et pour cause, elle a fermé ses portes en 1991. Depuis, ses alambics ont rejoint Bruichladdich mais ne sont plus utilisés. Très peu de stocks ont survécu et c’est aujourd’hui un whisky ultra rare.
Nez : un truc assez barré, peu commun à base de melon et de jus d’ananas et des fruits d’été en tout genre (abricot cerise) le tout contrebalancé par du souffre et de l’herbe fraîchement coupée. Franchement étonnant
Bouche : les fruits débarquent direct et sont vite cachés par une marée de poivre qui après s’être calmée laisse la place à un truc plus crémeux avec des bananes dans le fromage blanc. Unique en son genre!
Finale : moyennement longue, assez gourmande et marquée par le bois brûlé
Un whisky hors des sentiers battus dont seule la rareté justifie le prix.
Note : A+ Prix : un smic (1145€) dispo ici
G&M Private Collection Glenrothes 1974, 49,5%
Intégralement vieilli dans un fut de sherry puncheon de second remplissage, ce Glenrothes a également laissé sa part aux anges. Le tonneau de 500 litres a rendu l’équivalent de 276 bouteilles (193 litres) laissant ainsi plus de la moitié du liquide dans la nature. N’allez pas farfouiller dans les buissons qui jouxtent les chais pour autant, vous n’y trouverez rien d’intéressant.
Nez : du bon gros sherry avec des dattes, du gâteau aux fruits confits. On est dans un registre super gourmand et élégant. Des noix de pécan à gogo, des feuilles de tabac et un petit côté morue séchée en fin de nez qu’on aime beaucoup et qui ajoute de la complexité. Après quelques minutes dans le verre les bonbons La Vosgienne se pointent en embuscade.
Bouche : super fruité méga gourmand puis très vite les épices (cannelle noix de muscade) se font leur place avant de laisser l’orange revenir.
Finale : moyennement longue avec du chocolat bien noir
Le whisky de chill parfait, complexe, gourmand avec un goût de reviens-y.
Note : AA- Prix : 1145 € dispo ici (oh ça va c'est pas plus cher qu'un Iphone et au moins on peut l'avaler)
G&M Private Collection Longmorn 1961 twin casks
Avec 57 ans au compteur, ces Longmorn font figure d’ancêtres, ce sont d'ailleurs les plus vieux jus de la distillerie jamais mis en bouteille. Pour l'occasion G&M a mis les petits plats dans les grands et a sorti les carafes ornées de bouchons massifs qui brillent. A whisky exceptionnel, tarif exceptionnel : les 2 embouteillages, vendus en pack, atteignent la modique somme de 30 000 £. Autant attendre que l'accord sur le brexit capote pour que le taux de change soit plus favorable... Pour la petit histoire, ces whiskies ont été sélectionnés par Stuart et Richard Urquhart. En plus d'être jumeaux ce sont également les petits fils de George Urquhart qui dirigeait la boutique lors de la mise en fut de ces nectars. Tous deux vieillis en fûts de sherry (les whiskies pas les jumeaux), ces Longmorn ont tous les attributs de la pièce de musée devant laquelle on bave sans pouvoir la toucher.
Longmorn 1961, cask 512, 40,8%
Nez :ultra fruité avec du raisin comme dans un vieux cognac et des figues, c’est méga riche, des notes tropicales de banane écrasée, de l’orange bien sucrée. Magnifique, légères notes de bois brûlé qui ajoute à la complexité sans la ruiner
Bouche : belle concentration malgré le faible voltage, on retrouve les oranges accompagnées de chocolat noir, quelques notes de bois brûlé et un peu de réglisse Un peu en dessous du nez mais néanmoins super chic.
Finale : super longue et bien sèche avec une énorme dose de chocolat et de belles épices
Note : AA Prix : 30 000 £ le pack
Longmorn 1961, cask 508, 45%
Nez : comme un très vieux rhum agricole tout en finesse. Encore beaucoup de fruits très murs mais mais moins que dans le 512, du vieux bois noble et des meubles cirés, une pointe de menthol et un côté végétal assez marqué après quelques minutes. Super chic mais légèrement en dessous de son frère.
Bouche : plus vif que son frère, moins tannique mais encore marqué par le bois noble bien vieux, du tabac, encore de la réglisse, les fruits secs typiques du sherry ont survécu à ce vieillissement hors norme, de belles épices avec une touche de poivre
Finale encore ultra longue, sèche et bien boisée, chocolat, épices
Note : AA - Prix : 30 000 £ pour un exemplaire de chaque fut
Le 512 l’emporte d’une courte tête grâce à son nez ahurissant, le genre de whisky que tu n’es pas pressé de boire tellement il blaire bon.
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