Un whisky Égyptien ?
Non ! Mais le plus beau nez de Campbeltown, voire peut-être de tout le whisky !
Mais d'abord un petit mot d'introduction. Campbeltown, petite ville du sud de la péninsule du Kintyre fut un temps pour le whisky ce que le Cambodge a été à la jambe de bois, "une véritable terre promise". Pas moins de trente-quatre distilleries fleurirent jadis sur les rives de ce Loch fertile. Beaucoup périrent dans les affres de la Crise du malt – un épisode économique à situer sur l'échelle des crises structurelles entre les Hungry Forties, les Subprimes et le krach de la Tulipe. Bref... aujourd'hui les distilleries sont aussi vides que les maisons de Détroit mais le malt de Campbeltown reste une référence et les enseignes qui ont tenu le coup, affichent une belle santé. Comme le remarquable Springbank dont nous goûtons aujourd'hui un millésime certes rare et fameux mais qui possède les valeurs de la marque.
Springbank c'est d'abord une histoire de famille. Ce qui nous porte à penser que le capitalisme paternaliste a des vertus qui le protège des excès de la finance internationale. Mais là encore je m'égare. Afin de préserver cette indépendance, Springbank s'est toujours battu pour être son propre maître – nonobstant les bémols marxistes – dans toutes les étapes de la production. Cette rigueur a permis à la distillerie de ne pas sombrer avec ses concurrents qui vivaient au crochet des assembleurs internationaux et furent balayés dès que JR Ewing arrêta de boire son blend à 20h30. En bref, Springbank malte, distille, élève et embouteille son whisky sur son site et en famille.
Nous reviendrons sur les expressions lambda de la marque ( un 10 ans, un 15 ans et un 18 ans) car aujourd'hui nous devons parler de ce whisky formidable, embouteillé dans les années 1980 et qui a été pour les heureux élus une expérience merveilleuse. Le nez de Bertrand et le mien en frétillent encore. Mais pourquoi ?
Patience. Chaque chose en son temps.
Couleur : Doré, clair. D'apparence léger et translucide.
Nez : C'est là que l'expérience devient unique. UN NEZ INCROYABLE ! Dès qu'on débouche la bouteille, on sent la pomme envahir l'espace. Une odeur vraiment surprenante de pomme verte, fruits du verger. Un panier complet. Passée la surprise, on voit des abricots, des pêches de vignes et une pointe de chocolat. On hésite à goûter tellement c'est beau. Mais les notes de cire d'abeille, d'épices et de poire nous poussent au crime. On goûte. Au risque de tout gâcher ?
Bouche : Diable non ! On aurait eu tort d'en rester aux préliminaires ! Un whisky a la Roland Barthes - période Empire des signes. Un grand équilibre. Tout est en délicatesse. Blé jeune, grains, cire et un peu d'iode et de mer sur la finale. C'est magnifique, une éloge du neutre.
Finale : Longue et douce, un air de jambon fumé (sic).
Note : AA (John D. Rockfeller)
Prix : Haute bourgeoisie
D.N.
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