Depuis sa réouverture en 2001 sous l'impulsion du duo composé de l'investisseur Mark Renier et du maitre distillateur Jim McEwan, Bruichladdich a toujours cherché à mettre en avant l'héritage historique du terroir d'Islay. La gamme actuelle de la distillerie reflète à merveille cette dynamique puisqu'entre les expressions classiques non-tourbées Laddie et les ultra tourbées Octomore on trouve la série Port Charlotte qui se veut un hommage à l'histoire du whisky sur Islay.
Le nom de cette expression tourbée vient de la distillerie Lochindaal, désormais disparue, qui produisait du whisky dans le village de Port Charlotte entre 1829 et 1929. Le bled en question est situé a trois kilomètres de Bruichladdich, au bord du Loch Indaal, juste en face de Gartbreck, la distillerie en construction de Jean Donnay. De l'ancienne distillerie il reste les bâtiments principaux, qui abritent aujourd'hui une auberge de jeunesse, et des chais dans lesquels Bruichladdich, amateur de belles histoires, fait vieillir son Port Charlotte.
Excellente communicante, Bruichladdich est passée maitre dans l'art d'écrire sa propre légende, en célébrant les hommes qui ont marqué son histoire récente. Le remplacement de Jim McEwan par son "apprenti" Adam Hannett au poste de maitre distillateur a servi d'inspiration pour le nom de la dernière expression de Port Charlotte. La PC12, sortie en janvier 2015, est appelée Oilenach furachail, qui en gaélique fait référence au savoir que l'apprenti tire de l'observation de son maitre.
Nous goutons aujourd'hui ce Port Charlotte PC12, à l'origine embouteillé pour les gens du voyage (duty free), mais que l'on peut facilement trouver sur internet.
Œil : Doré foncé
Nez : Ne fait pas de quartiers. Comme le poppers, la tourbe monte direct au cerveau ! Fumée, huile de moteur et un maximum d’impressions marines : iode, sel, algues, huitres, embruns. Pour ceux qui auraient mal supporté l’arrivée de l’air froid, ce Port Charlotte fournit aussi de la menthe et de l’eucalyptus, à mi-chemin entre le pectoral vicks et le baume du tigre. Plus médicinal maintenant. Effet décongestionnant garanti. Se tourne vers le fruit sur la fin avec du citron vert et des écorces d’orange. Du bacon. Costaud mais engageant.
Bouche : Sur la fumée et les épices. Au niveau du coup de chaud et de l’intensité de la tourbe on n’est pas très loin d’un Octomore, dont il manque surtout les notes chocolatées. Beaucoup d’épices, du poivre, du gingembre, du clou de girofle, piments habanero. Zestes de citron et d’oranges que l’on dirait flambés, mais qui flambe des zestes d’agrumes de nos jours ? C’est assez sucré, on croit trouver des bonbons au miel, du sucre vanillé et du sirop de piment. Viennent ensuite des cendres de bois, c’est le coté barbecue et camping qui prend le dessus.
Finale : Longue et fumée. Sur la tourbe, le chocolat noir et la réglisse. Plus minérale aussi.
Du beau matos. Complexe au nez et en bouche tout en évitant l’écueil de l’astringence. Fait penser à un mélange entre un Lagavulin 12 ans Cask Strength et un Octomore. Un peu cher pour un 12 ans mais c'est embouteillé brut de fut. Conseillé.
Note : A+ (Michel Leiris)
Prix : 140 euros (Bourgeoisie du Voyage). On peut le trouver ici.
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