Octomore 6.3 Islay Barley (64%, OB 2014): Les Moluques et le Surinam!

Octomore 6.3

 

Avis de tempête sur New York, on fait le plein de conserves et de pates lyophilisées, on ferme les écoutilles et on sort un whisky qui réchauffe. Ce n’est pas le choix qui manque mais j’aperçois un sample d’Octomore 6.3 Islay Barley et je me dis que c’est l’occasion ou jamais.

 

La dernière mouture du whisky expérimental de Bruichladdich est, on s’en serait douté, encore plus tourbée que la précédente (258 ppm pour les amateurs de chiffres). Le jus est distillé à partir d’orge cultivée sur le champ Lorgba de la ferme Octomore, à une encablure de la distillerie. Un vrai whisky de terroir qui en quelques années est devenu l’emblème de Bruichladdich. C'est un paradoxe puisque Laddie est l’une des seules distilleries d’Islay (avec Bunnahabain) dont la majeure partie de la production n’est pas tourbée...  Nous avions beaucoup aimé les versions 5.1 et 6.1 voyons ce que donne celle ci.

 

Oeil: Doré

 

Nez : Un nez qui, comme on pouvait s’y attendre, envoie pas mal. Tourbe, bien sur, mais qui est bien intégrée dans des notes de céréales évoquant un silo a blé ou de la luzerne fraichement coupée. Tout cela se mélange a merveille avec un chocolat au lait de petite vertu, Ovomaltine ! On sent une certaine minéralité, le jus joue a suce-caillou, qui masque des notes de fruits sec, figues, kiwis et fraises séchées qui me rappellent celles que l’on trouve dans les corn-flakes bio dont raffolent les hipsters américains. Cela finit sur des senteurs de raisins blanc et de cidre brut. Un peu d’eau de vie de poire. Un whisky pour grands enfants en somme.

Bouche : Un peu comme la fête de l’huma, c’est toujours le même délire que lors des éditions précédentes : grosse présence de la tourbe au premier abord, ras de marée de fumée, et cette impression de sucré-salé qui tient le haut du pavé. Par rapport au 6.1 on note une certaine finesse aromatique qui pourrait venir de l’utilisation exclusive de l’orge d’Octomore. Quoi qu’il en soit, chocolat, café et moka sont à la fête. Olives noires aussi. Caramel et vanille sont la aussi avec quelque chose de fruité mais qui semble difficile a discerner, peut être mangues grillées. On s’imagine autour de feu de camp quelque part sur une plage en Asie du Sud Est, mangues sur le feu, un verre d’Octomore en main… Je déraille, ce qui nous fait repenser à la fumée, le feu de bois… Beau pouvoir d’évocation pour un whisky qui, s’il était un enfant, serait encore a la maternelle…

 

Finale : Longue et classieuse, poivre blanc, qui me fait penser a mon beau père qui avait tendance à confondre les Moluques et le Surinam lorsqu’il parlait des joueurs de foot Hollandais… Vanille et chocolat toujours, du bon matos a n’en pas douter.

 

A chaque nouvel essai on se rend compte que c’est un profil que l’on adore. C’est un whisky déconneur qu’on a plaisir à boire de temps en temps, on se fait toujours agréablement surprendre ! De la a y mettre près de 200 balles…

 

Note : A+ (Aron Winter)

 

Prix : 180 Euros (Aristocratie Balnéaire)

 

Octomore Field

Jim McEwan et l'orge d'Octomore

 

 

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