Octomore 7.3 Islay Barley (63%, OB 2015): Le Micro Terroir!

Octomore 7.3

Dernier né de la série culte hyper tourbée de Bruichladdich, cet Octomore 7.3 est issu d'orge produite dans la ferme du même nom, située à quelques kilomètres de la distillerie. Poussant à fond le concept de "provenance", Bruichladdich va même jusqu'a préciser que le champ sur lequel a été cultivé le précieux grain s'appelle "Lorgba." Une fois récoltée l'orge a été tourbée a 168ppm, ce qui est moins que la récente édition Octomore 7.1 mais nettement plus qu'un Islay classique (genre Ardbeg ou Lagavulin).

 

Après avoir été distillé durant l'été 2010, le whisky a été élevé sur Islay pendant 5 ans en futs de bourbon et de vin espagnol Ribera del Duero. Avec cette nouvelle expression, qui met définitivement l'accent sur le concept de "micro terroir", Bruichladdich cherche de manière astucieuse à se démarquer de la concurrence en empruntant au monde du vin certains de ses us et coutumes. La distillerie en profite hélas aussi pour ajouter quelques dizaines d'euros au prix d'un jus qui était déjà hors de prix... Voyons ce que cela donne!

 

Œil : Doré

 

Nez : Débute sur ces notes de jambon blanc qui sont l’apanage de la série Octomore et cette fois-ci plus présentes que dans la version Octomore 7.1. La tourbe vient en second rideau et s’exprime dans un registre de cendres et de bois brulé. Sauce barbecue. La suite est plutôt fruitée et acidulée avec du citron et du citron vert que recouvrent des effluves de menthe et d’eucalyptus : le bonbon roi ! Toffees et loukoums à la rose. Un coté vert et exubérant qui n’est pas sans rappeler les olives d’apéritif fourrées aux poivrons. Cela pique un peu dans un registre moutarde-wasabi, en fonction de s’il on est plutôt steak-frites ou sushi…

 

Bouche : Celui là est plus fin et ciselé en bouche. Le chocolat fait le chaud comme d’habitude mais s’accompagne de notes amères de café et de noix. Quelque part l’influence de la tourbe, le coté fumé et hydrocarbures est plus facile à distinguer que dans les expressions précédentes. Moins rond et plus tranchant, comme un gout au fond de la bouche qui rappelle le durian, fruit exotique surpuissant que les chinois aiment infliger à leurs invités… Retour des réglisses salées qu’affectionnent les anciens sujets des Hohenzollern avant de repasser dans un registre d’huile et de citron, il ne manque plus que la roquette et le parmesan… Un poil de mine de crayon qui souligne l’émergence tardive de la minéralité.

 

Finale : Longue et minérale avec un retour de la fumée enrobée dans du chocolat.

 

Un Octomore plus droit et austère qu’à l’accoutumée qui, tout en conservant certains de marqueurs caractéristiques de la série (jambon, chocolat), se rapproche un peu des whiskies classiques d’Islay. On dirait presque un jeune Lagavulin sous amphétamines… Vendu aux alentours de 200 euros, ce qui commence à en rendre l’achat difficile à justifier, c’est un peu salé pour un whisky de 5 ans, tout champion du monde de la tourbe qu’il est…

 

Note : A+ (Lorgba le Grec)

 

Prix : Entre 190 et 250 euros (Wolf of Wall Street). On peut le trouver chez whiskysite.nl pour 195 euros.

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