On connaissait la France pour sa production de Cognac et d’eaux de vie, il faudra désormais compter sur ses whiskies inspirés par les terroirs de l’hexagone. Le malt à la française n’est plus le parent pauvre du whisky. Tour d’horizon d’une catégorie en plein boom à l'approche du salon France Quintessence.
Du whisky français ? Et pourquoi pas de la tequila camerounaise ? Même si la France n’est pas réputée pour être un territoire de whisky, elle n’en reste pas moins la plus grosse consommatrice de malt au monde. Si l’on ajoute à cela le savoir-faire hexagonal en matière de distillation, l’idée de produire du whisky prend d’un seul coup tout son sens. Avec 39 distilleries en activité pour une production totale annuelle de 800 000 bouteilles, il se pourrait bien que la France devienne l’une des grandes nations du malt. Si on a longtemps considéré le whisky français comme moins bon et plus cher que l’écossais, la courbe est en train de s’inverser. Les prix du scotch s’envolent tandis que ceux des français restent stables malgré une qualité de production en hausse.
Une approche créative
Contrairement à ce qui se fait partout sur la planète, la France s’appuie sur son savoir-faire et ne copie pas le modèle écossais. Pourquoi faire comme tout le monde quand on dispose d’une tradition de la distillation vieille de plusieurs siècles ? Les distilleries historiques se rapprochent du style écossais mais celles ouvertes depuis 2000 s’adaptent à leurs spécificités régionales et réinventent les codes du whisky. Eddu distille du sarrasin, PM en Corse utilise un alambic Mueller alsacien, Lehmann fait vieillir son malt en fûts de vin blanc de Bordeaux…. Il n’y a donc pas de style français mais le whisky de France est en tous point unique, des alambics variés, des céréales différentes et des fûts originaux. On est loin du triptyque pot still, orge maltée et fûts de bourbon, qui règne partout ailleurs sur la planète malt. Le résultat, toujours étonnant, est souvent réussi.
Une tendance en pleine ébullition
Si, à l’échelle de l’histoire, le whisky de France est un nouveau-né, il tend aujourd’hui à rattraper son retard. De nombreuses distilleries se sont lancées dans l’aventure ces derniers mois, on peut citer la Distillerie de Paris qui produit des malts sur mesure en ouvrant le champ de l’expérimentation. Ninkasi, brasseur depuis 1997 a mis en fut son premier distillat en février, Bercloux vient de livrer son premier embouteillage vieilli 9 mois en fut neuf et lance une campagne de crowdlending pour financer l'achat de 50 tonnes de malt d'orge et 100 futs neufs (pour participer c'est par ici). Pendant ce temps, de nombreux projets devraient voir le jour dans les mois à venir. La distillerie du Vercors prévoyait de lancer sa production en juillet, la distillerie de Noyon dans l’Oise finalise les derniers détails avant de sortir son premier distillat. Du côté de Bordeaux on attend avec impatience les débuts de Moon Harbour, un projet d’envergure qui s’est installé dans un bunker qui accueillait auparavant les sous-marins. Avec un tel dynamisme, le whisky de France est en train de se faire un nom sur la planète malt !
Des produits à découvrir au salon France Quintessence
Pour sa deuxième édition, France Quintessence, le salon des spiritueux français, revient à Paris les 11 et 12 septembre. Ce sera l'occasion de (re)découvrir le whisky de France. On ne ratera sous aucun prétexte le stand de Rouget de l'Isle qui produit des single casks vieillis en fûts de vin jaune à vous rendre blême un nationaliste écossais. Seront également présents la distillerie Lehmann et ses whiskies multi médaillés au concours agricole, Bercloux et son single malt prometteur ainsi que toute la fine équipe du malt de France (distillerie des menhirs, Brenne, Armorik, Rozelieures, Bellevoye et Mavela). Toutes les infos sur le site de France Quintessence
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