Dans la famille de rhums jamaïcains, je vous présente le nouveau ressuscité du jour : Worthy Park ! Restée longtemps fermée, la distillerie a rallumé ses alambics en 2005 et commercialisé de nouveaux rhums à partir de 2010. L’intérêt pour les rhums jamaïcains (réputés sans fioritures ni édulcoration) étant actuellement en plein boom, rien d’étonnant que de voir fleurir plein de nouvelles marques jusque-là peu connues sur les étalages des négociants en bibine, chacune y allant de sa petite histoire sur la fondation de la distillerie plusieurs siècles plus tôt...
Parmi celles-ci, on retrouve donc Worthy Park. Connu jusqu’aujourd’hui pour sa marque Rum-Bar qui fabrique aussi bien du rhum blanc que de la vodka (en gros, tout ce que crache – ou presque – un alambic à colonnes), cet Estate situé en plein centre de l’île a décidé que c’en était fini de faire de l’alcool qui pique et qu’il était temps de passer à quelque chose de plus sérieux (on soulignera quand même qu’ayant rouvert ses portes en 2005, il n’était sans doute pas évident pour eux se sortir un rhum vieux plus tôt...). Ce Single Estate Reserve met en avant une méthode de fabrication traditionnelle (fermentation longue et distillation en pot still) ainsi qu’un vieillissement entre 6 et 10 ans dans d’anciens fûts de bourbon.
Les amateurs de rhums secs sont servis car pas question ici de taper du caramel dans la soupe, histoire de la colorer un peu et de lui donner des arômes plus sucrés... Ce qu’on recherche, c’est le jus de canne dans sa plus pure expression (même si on est évidemment en présence d’un rhum de mélasse et non pas d’un rhum agricole) et les esters si chers à Hampden, la distillerie voisine (voir ici).
D’une belle robe jaune clair, ce rhum est surprenant et transmet au nez des notes de fruits tropicaux (pèche, ananas, melon). On a l’impression de se retrouver au-dessus d’une cuve de fermentation. En d’autres mots : « ça fleure bon la canne à sucre fermentée ! » et les épices aussi : poivre, vanille...
La bouche est bien fruitée également, avec du pamplemousse rose et de la pèche. Très loin des rhums (trop) sucrés, on est ici dans un registre bien sec.
La finale est longue et vanillée, on a l’impression d’avoir mâchouillé du sucre candi. Pas désagréable du tout.
Bien qu’un poil cher, on appréciera l’originalité de ce rhum et son côté indéniablement fruité. La découverte en vaut vraiment le coup ! A ne pas mettre cependant entre n’importe quelle mains, les palais en recherche de suavité passeront leur chemin...
Note : A+ Prix : 59 €
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