Bowmore 10 ans Tempest (55,1% OB, Batch 4): Tout se joue en finale!

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Bowmore, qui fut construite en 1779, est la plus vieille distillerie d’Islay. Elle est située sur la rive orientale du Loch Indaal, un fjord du Nord-Ouest et de l’ile, ou elle fait face à Bruchladdich. Pendant la Second Guerre Mondiale, Bowmore cessa de produire du whisky puisqu’elle fut réquisitionnée par la Royal Air Force pour servir de QG à son bras maritime, le Coastal Command, chargé de la lutte anti U-boot dans l’Atlantique Nord.

La distillerie appartient depuis 1994 au groupe japonais Suntory, mais elle n’en garde pas moins une approche traditionnelle puisqu’elle s’efforce, à l’instar de Bruichladdich et Kilchoman, d’utiliser au maximum l’orge produite par les fermiers d’Islay pour la production de son whisky. La gamme comprend de nombreuses versions, dont un Legend sans mention d’âge au rapport qualité/prix remarquable (25 euros), et des expressions 12, 15, et 18 ans qui ont, à mon avis, un peu trop de ce gout d’essence si caractéristique de Bowmore. Nous testons aujourd’hui une expression 10 ans, baptisée Tempest car embouteillée au degré naturel, et qui se veut la réponse de Bowmore aux embouteillages annuels Cask Strength de Laphroaig et Lagavulin. Voyons ce que vaut cet élixir mis en bouteille en 2013 (Batch 4).

Couleur : Doré

Nez : Fumée, iode (comme un soupçon de bétadine), et un peu de cette huile de moteur si typique de Bowmore, cirage, goudron, et olives noires à la grecque. Crème frangipane et vanille. On ne nous a pas menti sur la marchandise.

Gout : Consistance sirupeuse est assez surprenante pour un whisky aussi jeune. On retrouve la fumée du nez agrémentée d’agrumes. Vient ensuite une certaine amertume, sel et iode d’Islay, essence, comme un ballade en Bretagne période Amoco Cadiz. Enfin un petit coté anesthésique, clou de girofle de ces cigarettes indonésiennes infumables.

Finale : Elégante et très longue pour un whisky si jeune et bon marché. Très fuitée : pamplemousse, ananas, fruits de la passion, pêche, vraiment superbe !

C’est un whisky qui vaut d’être bu pour sa finale, tout à fait remarquable. Avec le recul on en vient presque à regretter qu’il ne soit pas plus expressif en bouche, mais il est difficile de demander plus à un 10 ans d’âge. Cet excellent Bowmore au prix attractif n’a pas à rougir de la comparaison avec les Laphroaig et Lagavulin.

Note : A (Didier Deschamps)

Prix : Bourgeoisie de Province (60 euros)

B.M

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