Chaque année les distilleries d'Islay mettent sur le marché des embouteillages uniques a l'occasion du Feis Ile, le festival local de musique celtique. Les bouteilles ne sont généralement vendues que dans les boutiques des distilleries locales rendant le pèlerinage musico-ethylique dans la perle des Hébrides incontournable pour qui veut se procurer les précieux élixirs. Nous goutons aujourd'hui un Lagavulin 18 ans qui, a la différence de la distiller's édition annuelle a été intégralement vieilli en fut de Sherry (et non pas seulement fini pendant quelques mois). Lorsque l'on sait que le dernier embouteillage similaire était le légendaire 21 ans, on salive a l'idée de gouter ce nectar merveilleux...

Œil : Ambré Léger

Nez : Tourbe, on sent le coté terreux autant que la fumée, iode. Fruits d’automne, compote de pommes et gelée de coings. Notes de sherry mais qui sont relativement en retrait, finesse du grain et forte minéralité, odeur de calcaire humide, sans toutefois donner dans le talc.

Bouche : Cela pique au premier abord, mais le sherry et la tourbe font corps, chocolat et fumée, comme un Ardbeg Uigedail qui aurait revêtu sa plus belle nuisette au lieu de la cote de mailles. Viennent ensuite des notes extrêmement salées, poivre et épices légères, chocolat noir intense, un soupçon de sucre, foret noire. C’est relativement austère, dans le bon sens du terme. Notes tanniques sur qui ne sont pas sans rappeler les thés noirs ou fumés.

Finale : Plutôt longue, menthol, anis et une note de fourme d’Ambert qui ferme la marche. C’est la campagne au bord de la mer!

Il serait dommage de ne pas profiter de cet excellent Islay vieilli intégralement en fut de Sherry. Plus fin et austère qu’un Ardbeg ou un Bowmore, il fait honneur à la tradition de Lagavulin qui est sans doute le plus raffiné des single-malts d’Islay. Hautement recommandé.

Note : AA

Prix : Entre 200 et 250 euros (difficile à trouver)