Octomore 10 years second edition (57,3%)

Tous les ans, les amateurs de sensations fortes et de whisky extrême trépignent d'impatience en attendant le nouvel Octomore. On les voit se rouler par terrer, taper du pied et inonder les forums de messages pour connaitre la date de leur prochain shot de tourbe. L'année dernière ils étaient restés dubitatifs (nous aussi) face au super ratage du 7.4 qui n'avait convaincu personne. Entre temps Bruichladdich a eu le temps de se rattraper avec un OBA Concept de très bonne facture (on vous en parlait ici) et une série 8 plutôt bien accueillie qu'on n'a pas eu l'occasion de goûter. Fin 2016, pour faire oublier le 7.4, la frange expérimentale d'Islay avait livré un Octomore 10 years second edition qu'on déguste aujourd'hui. Distillé en 2005 avec une orge qui affiche 167 ppm au compteur, le jus a ensuite été réparti entre fûts de bourbon et fûts de Grenache blanc pour être assemblé après 10 ans à se peler les miches dans l'entrepôt en pierre situé à Port Charlotte. On connait l'engouement de la distillerie pour les expérimentations sur les fûts mais l'assemblage de bourbon et de grenache est une réussite qui donne au monstre d'Islay un caractère presque docile. Embouteillé à 57,3%, cet Octomore a des airs de pitbull neurasthénique c'est massif mais au final plutôt câlin.

 

Octomore 10 years second edition

Nez: Ça respire le gros matos! La tourbe n'est pas omniprésente, elle est même assez discrète mais remplacée par des notes de cendrier du genre fin de soirée chez Gainsbourg. Pourtant ce qui prédomine c'est une certaine douceur portée par le raisin sec, des notes de mousse au chocolat et d'orange. C'est super chic, la bête a rangé ses rangers et a enfilé ses souliers à glands pour chiller dans son fauteuil Louis XV. Après 10 minutes dans le verre des notes de fruits rouges débarquent et apportent richesse et douceur au bazar. 

Bouche: La texture est super agréable, c'est huileux et ça tapisse bien le palais mais ce qui frappe c'est le retour de la tourbe qui s'était faite discrète au nez. Sans tomber dans la caricature elle s'exprime sur des notes bien grasses et terreuses mais elle est accompagnée d'une belle sucrosité. En attaque, en plus de la tourbe, cet Octomore envoie les notes poivrées et des vagues iodées. Pourtant très vite on retrouve la douceur du nez avec des fruits à coque et beaucoup de gourmandise. C'est moins chic que le nez et s'affirme dans un style plus frontal.

Finale: Très sucrée au début (chocolat, orange) elle s'assèche rapidement pour traîner en longueur sur des notes de cendrier

Dans l'ensemble cet Octomore est d'excellente facture, le nez est magnifique et laissait présager de grandes choses mais la bouche est un peu en dessous. Pourtant on se ressert sans se faire prier, c'est le genre de whisky qui sauvera une sombre soirée d'automne et qu'on dégustera avec une robe de chambre en satin rouge.

Note: AA (Hugh Hefner)             Prix: autour de 180€ (dispo ici)

 

Et sinon je peux avoir un Octomore?

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