Depuis son rachat par Billy Walker et ses associés la distillerie Glendronach, située près d'Aberdeen dans les Highlands de l'Ouest, met sur le marché un grand nombre de single casks, soit dans le cadre des batches réguliers (le dernier en date est le batch 11), soit pour le compte négociants indépendants. Nous en avons déjà gouté quelques uns, dont un excellent 1972, un très classique 1993, et un costaud 1995 vieilli en fut de Pedro Ximenez. Nous remettons aujourd'hui le couvert avec un autre Glendronach 1995 élevé en PX, embouteillé celui-ci pour le magasin Hollandais whiskybase.com. L'intérêt de gouter de nombreux single casks tient au fait que l'on peut clairement percevoir les différences qui existent d'un fut à l'autre et voir comment ce Pedro Ximenez Puncheon 3804 se comporte par rapport au plus jeune 1776 que nous avions gouté (et beaucoup aimé) l'an dernier.
Œil : Cuivré léger
Nez : Tout en puissance. On sent peut être un poil trop l’influence du fut de Pedro Ximenez. La palette aromatique est assez étroite mais sans être déplaisante non plus : fruits extra-murs, compote de pommes et poires et caramels, prunes confites amères que les chinois affectionnent pour leurs vertus digestives. Pique pas mal le blair, l’alcool est bien présent. Contrairement à ce que l’on serait en droit d’attendre d’un whisky élevé en fut de PX on est plutôt sur des notes salées. Simple et direct.
Bouche : Tout de suite plus expressif. C’est d’entrée le miel qui domine puis finit par jouer des coudes avec du caramel brulé. Tout cela se transforme ensuite en réglisse salée, ce bonbon qui n’en est pas un et que semblent vénérer les peuples germaniques. Les Hollandais en sont friands, ceci explique peut être le choix du fut. C’est quand meme une bonne chose que cette infâme tradition culinaire n’ait pas franchi le Rhin... Impression de sucré-salé et amertume plutôt lourdes, c’est pas mauvais mais il y a un coté écœurant avec des écorces d’oranges confites noyées dans la masse. Plutôt mélasse que nectar divin ! S’ouvre un peu avec de l’eau et développe des notes de vanille et de caramel. Toujours assez bourrin quand même.
Finale : Longue et sur des notes de fruits à coques, arachides grillées et noix de pécan. Un fut qui aurait fait bonne figure chez Macallan…
Au final on est un peu déçu, ce n’est pas un whisky dégueu mais le tout manque vraiment de finesse. A 150 euros ce n’est pas vraiment une affaire. On en vient a se demander si les meilleurs futs de Glendronach n’ont pas déjà été embouteillés…
Note : A- (Sandy Lyle)
Prix : 150 euros (Bourgeoisie Agricole)
Bonjour,
Je vous trouve un peu dur avec GlenDronach quand vous dites que c’est à se demander si les meilleurs fûts n’ont pas déjà été embouteillés ! Ils ont en ce moment et disponible à la distillerie seulement un 11 ans âge vieilli lui aussi uniquement en PX d’une richesse et d’une souplesse incroyables (pour un whisky si jeune) à 59,2% ABV. Single cask aussi. Une attraction réservée aux visiteurs (ils remplissent leur bouteille eux-mêmes), mais à 72£ c’est une bonne affaire.
Bonjour,
Il nous semble que la qualité globale des derniers single-casks Glendronach a légèrement baissé par rapport a ceux qui sortaient il y a quelques années. Il y en toujours d’excellents comme le fut 1563 (1995 – Olorosso) embouteillé récemment par LMDW mais c’est plus rare. Avant on pouvait acheter les yeux fermés (ou presque) ce n’est plus le cas. Cela dit on adore Glendronach et ce n’est pas parce que l’on n’a pas aimé un embouteillage qu’on va arrêter d’en boire 😉 Il vaut peut être mieux désormais, comme vous le suggérez, s’orienter vers les versions les plus jeunes qui ont été mises en fut après la réouverture de la distillerie au début des années 2000.