Spécialisée dans le vieillissement en futs de sherry, Glenfarclas est l'une des dernières distilleries "indépendantes" du Speyside. La famille Grant, qui possède la distillerie située a Ballindalloch, est connue pour son excellente gestion des stocks de vieux whisky qui lui permet non seulement d'embouteiller de nombreux single casks dans la collection Family Casks, mais aussi de mettre sur le marché des expressions portant de vieilles mentions d'age à des prix défiant toute concurrence. Au delà du classique Glenfarclas 21 ans que l'on peut trouver pour moins de 80 euros (ici par exemple), c'est l'ancêtre de la gamme, le Glenfarclas 40 ans qui, vendu autour de 500 euros, fait office de bonne affaire. Alors certes, une demi-plaque ce n'est pas rien, mais si l'on compare le prix du pépé de Glenfarclas à ceux pratiqués par la concurrence, un Balvenie 40 ans à plus de 4000 euros ou un Highland Park 40 ans à 2500 euros, on en vient à se dire que cela reste (relativement) abordable.
Le problème avec ce genre de bouteille c'est qu'il est difficile de l'acheter les yeux fermés, sans avoir gouté. Apres tout les Grant, tout fins archivistes du malt qu'ils sont, auraient très bien pu vider leurs vieux futs fatigués dans une cuve en inox et en tirer un jus dont l'age constituerait le seul attrait. Pour nous faire une idée, et rendre à l'auguste famille du Speyside sa dignité si injustement mise en cause nous avons, lors d'un récent passage en Ecosse, fait l'acquisition d'une mignonette de l'antique nectar pour la modique somme de 30 livres. Voyons donc ce que cela donne!
Œil : Cuivre
Nez : Un nez en retenue qui met en avant l’influence du sherry. C’est loin d’être exubérant mais propose un subtil équilibre entre notes de fruits murs (compote de pomme, prunes, et poires) et senteurs végétales, impressions de menthe et d’anis. C’est ensuite plus classique avec du tabac blond et du cuir de fauteuil club de vieille bibliothèque britannique, et vieux chêne. Tarte tropézienne. Moka. Rappelle les vieux Armagnac.
Bouche : Attaque sur des notes légèrement acidulées mais repart vite vers un vieux sherry d’école, un modèle du genre qui fait honneur à la distillerie. Vieux bois, miel d’acacia, vanille de Madagascar, cuir du souk et fruits tropicaux répondent à l’appel. On trouve ensuite les épices classiques : piments de cayenne, poivre blanc, et clou de girofle. C’est complexe et sans véritable faiblesse mais manque peut être un tout petit peu de folie.
Finale : Particulièrement longue c’est vers la fin que ce whisky prend toute sa dimension avec des fruits exotiques plus verts (papaye, mangue) et des notes minérales centrées sur la réglisse. Du bien beau matos.
Fidèle à ce que l’on attendait. On n’est ni surpris ni déçu. Grande complexité mais cela reste éminemment buvable, un whisky de sénateur qui colle parfaitement avec l’image familiale et pépère de Glenfarclas. Le Palais du Luxembourg est dans la place, sortez les cigares André Santini en backstage! Proposé a un prix qui explose littéralement la concurrence pour un whisky de cet âge, le cadeau parfait pour un quarantième anniversaire meme si quelque part on aurait voulu un peu plus de folie. Tranquille.
Note : AA (Jean-Pierre Raffarin)
Prix : 500 euros (Chambre Haute)
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