La ville de Wick, qui abrite la distillerie Old Pulteney, est située dans un endroit improbable. Un lieu à déprimer le plus joyeux des sept nains. 31 h d'ensoleillement en décembre, une pluie qui tombe sans vouloir s’arrêter et une température maximale de 16° en août..... Ajoutez à cela un enclavement qui ferait passer le Cantal pour la mégalopole japonaise et le tableau est complet. Quoique, non, il y a aussi un port qui au début du XXè siècle était un haut lieu de la pêche au hareng mais depuis que le poisson s'est tiré sous des latitudes plus clémentes il ne reste rien. Si, il reste une distillerie. Quoi de plus logique en fait. Pour supporter un enfer pareil il faut du whisky, beaucoup de whisky.
Le malt prend la mer
En 1826 le climat n'était pas plus accueillant mais le port tournait à plein régime, des hordes de marins déversaient des tonnes de harengs sur les quais. Il fallait bien abreuver ces bougres, et quelques obscures distilleries, depuis disparues, vendaient du new make que les braves faisaient vieillir dans les cales de leurs bateaux. Devant une telle demande en whisky, James Henderson eut la brillante idée d'ouvrir sa distillerie, Old Pulteney était née. A cette époque, la ville de Wick était réputée pour son or, le whisky, et son argent, le hareng. L'enthousiasme des pêcheurs pour le whisky local était indéniable, il était tel que les habitants étaient confrontés à des sommets de saoulerie. Lassée par le comportement inadapté des amateurs de harengs, la municipalité interdit la production de whisky entre 1926 et 1951. Coup de tonnerre ! Les marins se tirent.... Non pas à cause de la fermeture de la distillerie mais car le hareng est parti refaire sa vie à Miami.
Un caractère iodé
Depuis la distillerie à repris son activité et elle produit encore d'excellents single malts. Jim Murray, avant de péter les plombs et de vendre son cul au grand capital, avait d'ailleurs nommé le Old Pulteney 21 ans (dont on vous parlait ici) whisky de l'année en 2012. Pour une fois il avait vu juste, ce jus est une merveille de complexité, son attaque très fraîche laisse ensuite la place à des notes de cuir et d'oranges amères. Le bazar est marqué par une belle minéralité et il est aussi long en bouche qu'une traversée de l'Atlantique en pédalo. A 129€ on ne crie pas au scandale, ça fait plaisir de trouver des whiskies d'une telle trempe à ce prix. Les bourses plus modestes (je vous épargne ici tout mauvais jeu de mot), pourront s'orienter vers le Flotilla pour se faire une bonne idée de ce que produit cette distillerie à l'accent maritime. Enfûté en 2005 et embouteillé à 46°, le Flotilla à tous les atours du whisky quotidien idéal. Ses notes de vanille, de compote de pomme, de citron et d'iode cartonnent à l'apéritif et on s'imagine assez bien s'en envoyer quelques rasades après avoir hissé du hareng sur le pont. On me souffle à l'oreille que le Flotilla sera en dégustation au Whisky Live 2016...
Mais que buvait -vraiment - Ernest Hemingway ?
Glenmorangie Allta, la levure avant les fûts
Habitation Velier : le prix de la transparence.
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky