Située dans les highlands, à la bordure du Speyside et du parc national de Cairngorms, Tomatin est l'une de ces distilleries de second rang qui gagnent à être connues. Elle distille un whisky fruité, du genre qui s'enquille bien en été à l'ombre d'un pin parasol et, pour ceux qui seraient tentés de prendre leurs distances avec le combo Ricard-Kro, l'option verger dans le verre offerte par les meilleurs whiskies du cru peut s'avérer une alternative judicieuse.
A l'image d'Hakushu au Japon, Tomatin fut agrandie à plusieurs reprises dans les années 70 et 80 et finit par détenir pendant quelque temps le titre officieux de plus grande distillerie de malt d'Ecosse (avec une capacité maximale de 12.5 millions de litres par an). Aprés avoir été rachetée par les japonais de Takara Shuzo, qui possèdent aussi le bourbon Blanton's, la distillerie a revu ses ambitions à la baisse (environ 5 millions de litres par an quand meme), pour se concentrer sur le whisky à blend et une gamme de single malts récemment rebranlée qui comprend une large gamme classique, une whisky légèrement tourbé appellée Cu Bocan, et des single casks millésimés pour l'aristocratie financière.
Pour fêter l'arrivée imminente de l'été, on a décidé de gouter l'un de ces single-casks, un Tomatin 1981 (cask 001) embouteillé en 2014 après avoir passé 33 ans dans un Sherry Butt; un age christique pour un whisky avec lequel les anges n'ont pas été tendres: 405 bouteilles, ca parait bien peu pour un si gros fut. On soupçonnerait presque les types de la distillerie de s'être rempli quelques dizaines de bouteilles "hand-filled" pour ne pas laisser filer l'intégralité du merveilleux nectar chez d'obscurs oligarques russes ou banquiers taïwanais...
Oeil: Cuivre foncé.
Nez : Vieux sherry fruité. L'odeur du bon matos... Dattes confites, mélasses, prunes, cakes aux fruits, baba au rhum. Le parfum de la Casbah. Meuble ciré, poires flambées, miel et marshmallows. Feuilles de tabac humides qui lui donnent un coté tropical. Avec un peu de temps dans le verre s’ouvre sur des épluchures d’agrumes et quelque chose de quasi mentholé, avec force mousses et lichens : c’est le bois d’époque qui s’exprime.
Bouche : Doux mais délicieusement fruité : pamplemousse rose, caramel brulé, mangue séchée et papaye sont suivis d’une amertume bien agréable. Devient vite plus minéral et vert avec des notes de menthe fraiche. Donne sur le bonbon digestif : pastilles Ricqles et de l’abbaye de Flavigny. Le bois est présent en toute fin et donne sur des réglisses a la vanille. De la grosse came !
Finale : Longue, toujours sur la réglisse, le sucre vanillé et l’amertume avec un soupçon de Pamplemousse.
Un blair splendide qui rappelle un peu les meilleurs Rhums Demerara (Skeldon je te vois) et une bouche ultra expressive qui donne dans les fruits typiques de chez Tomatin. Comme dirait Claude: "je prends!"
Note : AA+ (Ahmed Malek)
Prix : 500-600 euros (Noblesse de Robe)
En bonus, un son parfait pour boire avec un superbe whisky fruité: Ahmed Malek, du jazz Algérien ultra chill dégotté par Jonas!
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