Ardbeg est l'archétype de la distillerie qu'on adore détester. La célèbre institution d'Islay, propriétée du groupe LVMH, a le don de faire grincer les dents avec ses embouteillages aux noms ultra marketés et ses jus d'un niveau inégal. LVMH a fourni beaucoup d'efforts pour rendre sa distillerie insupportable, entre le Kelpie vieilli en fut de chêne de la mer Noire et qui tire son nom d'un improbable monstre marin mais aussi l'Auriverdes sorti l'année du mondial au Brésil, la coupe était pleine. Ardbeg c'était niet ! On était prêt à ranger le souvenir ému de la première gorgée d'Uigeadail dans un tiroir pour l'oublier à tout jamais. On avait même décidé de snober le classique 10 ans, pourtant très bon, pour lui préférer ses voisins de Lagavulin ou Laphroaig. Et puis non, rien ne s'est passé comme prévu. Elements of islay, à l'occasion du Feis Ile 2017, a livré un Ardbeg de haute volée qui nous a rappelé que la distillerie était encore capable de faire des merveilles. Las, Ardbeg avait gagné, on pouvait ressortir les bouteilles planquées et oublier nos principes à la con. On se rassure tout de même en se disant que les embouteillages indépendants sont souvent bien au dessus des officiels modernes.
Elements of Islay, propriétée de Speciality Drinks, est, comme son nom l'indique, dédiée à l'embouteillage de whiskies d'Islay. La marque britannique s'est inspirée du tableau périodique des éléments. Ainsi, chaque nouvelle sortie est ornée de 2 lettres permettant d'identifier la distillerie, suivies par un numéro qui correspond à celui du batch. Par Br comprenez Bruichladdich, pour Cl vous aurez deviné qu'il s'agit de Caol Ila... Pour cet Ar9, Elements of Islay a sélectionné un Ardbeg de 16 ans vieilli en fut d'olorosso de premier remplissage. Pour ne rien gâcher, le bazar est embouteillé à 51,6% et n'a pas subi de filtration à froid. On ne va pas y aller par 4 chemins, c'est du gros, très gros matos.
Ar9, Elements of Islay, 51,7%, 50 cl
Couleur: beau cuivre
Nez: Pas de doute, on est face à un gros sherry cask, les raisins secs sont omniprésents. Une ambiance feu de camp en bord de mer pose le tableau, la tourbe est délicate et l'air iodé n'est pas loin. Le nez se révèle très riche sans jamais tomber dans la vulgarité, il s'ouvre sur un côté forêt de pins enrichi par des notes de caramel au beurre salé. On continue dans l'ambiance maritime avec des notes de cale de bateau mais aussi du fudge et des zestes d'orange. Un nez vraiment mortel, tout en finesse. Le fut devait être de première qualité, pas la moindre note de bois moisi que certains sherry cask offrent trop souvent.
Bouche: Brah! C'est gros ! Une texture dense et épaisse tapisse la bouche de façon très agréable. On retrouve la sève de pin accompagnée cette fois de réglisse. C'est méga complexe et hyper précis. Un va et vient s'installe entre une tourbe minérale assez aérienne et des notes de mélasse plus lourdes. Un whisky super chic, on retrouve les raisins secs cette fois accompagnés de chocolat noir amer. L'intensité de la réglisse confine presque au goudron. Encore une fois c'est d'une grande richesse sans tomber dans l'écueil de la lourdeur.
Finale: une grande sensation de fraîcheur mentholée même si la réglisse plus terreuse n'est pas loin. On finit sur le chocolat noir au zeste d'orange et toujours cette tourbe d'une belle minéralité parfaitement maîtrisée.
Note: AAA
Prix: initialement 180€
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