Fidèle à l'héritage du maitre fondateur Masataka Taketsuru, Nikka se veut à la fois gardien de la tradition et perpétuel expérimentateur. Si le coté traditionnel de la distillation est plutôt l'apanage de Yoichi, avec ses alambics chauffés directement au charbon, c'est du coté de Miyagikyo, fondée en 1969, que sont distillés et assemblés le whiskies les plus aventureux. La deuxième distillerie du groupe, située près de Sendai, au Nord de Honshu (l'ile principale), possède non seulement des alambics à repasse mais aussi des alambics à colonne, les fameux Coffey Stills (du nom de leur inventeur Irlandais Aeneas Coffey).
En règle générale les alambics à colonne sont utilisés dans la production du whisky de grain et du bourbon car ils peuvent produire en continu de grandes quantités de distillat relativement neutre. C'est ainsi que Cameronbridge, la grande distillerie industrielle de Diageo, peut produire sur ses alambics à colonne plus de whisky que toutes les autres distilleries écossaises du groupe réunies... Nikka, pour sa part, ne se contente pas de produire du whisky de grain sur ses Coffey Stills, puisqu'elle y distille aussi de l'orge maltée, un procédé qui lui permet d'ajouter des notes uniques à ses blends. Pour le plaisir des amateurs de whiskies iconoclastes, la marque commercialise un Nikka Coffey Malt que nous goutons aujourd'hui.
Œil : Cuivré léger
Nez : Entre bourbon et whisky de malt mais, comme tout mec balèze qui se respecte, semble arriver à conserver le meilleur des deux mondes. De belles notes florales d’entrée : vanille, fleurs des champs, camomille… Viennent ensuite des fruits : litchi, fraises séchées (il y en a dans mes céréales), poire et pêches. Clean et droit mais dans le bon sens. Jeune et moderne, un gars qui sait vivre avec son époque. Influence du bois aussi, il a peut être trainé avec des futs vierges, c’est souvent le cas chez Nikka.
Bouche : Un tout autre délire. Démarre plutôt sur des notes de caramel et de sucre, comme ces sirops pour la toux qu’affectionnent les enfants (#toplexil). Peut paraitre un poil écoeurant au début. Changement de braquet, on passe sur de belles notes de fruits tropicaux, mangue, papaye, banane flambée, ananas, qui sont néanmoins différentes de celles que l’on peut trouver dans les whiskies vieillis en futs de sherry. Cake et fruits confits. Sur la fin devient un peu plus salé et minéral avec des notes de cola.
Finale : Moyen longue. Toujours sur les notes minérales.
Un whisky étonnant et droit qui développe des notes uniques et étonnantes. Cela semble assez jeune, mais ce n’est pas hors de prix. Un beau cadeau qui sort un peu des sentiers battus. Ce n'est pas non plus la révolution mais c'est meilleur que la plupart des single malts et blends japonais dans cette gamme de prix. Conseillé.
A noter qu'il a un faux jumeau, le Coffey Grain, whisky de grain plus classique que nous gouterons en début de semaine prochaine.
Note : BBB+
Prix : Environ 50 euros (Bourgeoisie de sous-préfecture). On peut le trouver ici.
Mais que buvait -vraiment - Ernest Hemingway ?
Glenmorangie Allta, la levure avant les fûts
Habitation Velier : le prix de la transparence.
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky