La distillerie écossaise de Bruichladdich nous balance un nouveau parpaing 'Octomore' dans la face ! Pour les épisodes précédents c'est ici, ici, ici, ici ou encore ici.
Octomore = whiskyleplustourbédelaTerre, ok ?
Alors c'est quoi un whisky tourbé ?
J'ai croisé pas mal de néophites (ou pas, d'ailleurs) qui pensaient que le Aberlour 18 ans était tourbé. Answer is NO.
Alors un whisky tourbé c'est un whisky dont l'orge qui a servi à son élaboration a été séchée avec de la fumée de tourbe. La tourbe étant une matière organique fossile composée de végétaux qui une fois séchée, devient un combustible un peu dans le même délire que le charbon. Les alcools aromatiques produits par la tourbe sont appelés 'phénols' et on exprime leur impact sur le malt en PPM (Part Par Million). Plus l'indice PPM est élevé, plus le whisky sera tourbé !
Petite échelle indicative :
12 – 22 ppm : peu tourbé
24 – 35 ppm : moyennement tourbé
42 -55 : très tourbé
Voilà, maintenant qu'on a capté de quoi il en retourne, il est bon de savoir que globalement la gamme Octomore propose des whiskies à plus de 100 PPM.... Sachez aussi qu'à la maison j'en ai un qui pulse à 258 PPM !! C'est ça le rock.
Cet Octomore OBA cache bien son jeu lui. Aucune mention d'âge et aucune info sur la quantité de PPM. Chagrin éternel ou au contraire est-ce que c'est fun d'y aller de sa propre intuition ?
Alors ce qu'on sait on fouillant un peu sur l'internet, c'est qu'il semblerait que ce whisky soit un assemblage de 10 fûts des millésimes 2002, 2006, 2007 et 2008, que c'est une édition limitée à 3000 bouteilles et qu'elles ont toutes été vendues en moins d'un jour sur le site internet de la distillerie !!
Bon allez, on y va, place à la dégustation de ce gros matos :
Couleur : Or profond / Pisse de lendemain de grosse fiesta.
Au nez, la tourbe est iiiincroyablement fruitée avec des tonnes d'abricots séchés et un bon sachet de fraises Haribo. On capte ensuite en vrac, du chêne humide et de l'humus, pas mal d'épices (chili, noix de muscade, une pointe d'anis), de l'iode (salicorne) et un petit côté vineux/sucré (vin cuit, muscat, sauternes). Avec quelques minutes d'ouverture, le fruit laisse place à quelque chose de plus gras, de plus collant. La tourbe fermière signature des Octomore que j'ai dégusté fait son entrée avec du bacon et du jambon d'York. Nez moyennement complexe et plutôt carrément engageant !
En bouche, c'est encore une fois le fruit qui débarque plein fer (abricots) accompagné par quelques fruits à coque (amandes). La tourbe explose ensuite avec le chêne et son lot d'épices. Il y a même un petit quelque chose d'herbacé et de mentholé (tabac à rouler humide, thé vert à la menthe, chewing-gum fraise/eucalyptus). Ca pétille !
La bouche est pleine et grasse avec du caramel au beurre salé et ce petit quelque chose de vineux/sucré qu'on avait déjà au nez.
La finale est moyennement longue et vraiment exquise ! De la cendre froide, du chili, de la fraise tagada, cette fraicheur mentholée... Mamamiiia !
Bon il n'est pas impossible que certains bigboss de la dégustation trouvent que ce whisky manque de complexité et est un peu trop "in your face" mais à titre personnel, c'est ce que j'adore !
Les élus qui ont pu mettre le grappin sur ce flacon le jour-j sont bien gâtés, aujourd'hui il faut débourser pas loin de 300€ en moyenne pour s'en toper une quille de 50cl (rappelons-le...) !
Note : AAA (Steph Curry)
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