S'il y a une chose dont on peut être sur à propos des expressions officielles d'Ardbeg, c'est qu'on ne sait jamais vraiment ce que l'on boit. Fidèle à la (récente) tradition de la marque, la nouvelle édition limitée de la distillerie d'Islay ne porte pas de mention d'age ni d'indications sur le type de futs dans lesquels le whisky a vieilli. Ce que l'on comprend vite par contre c'est qu'Ardbeg est polyglotte, puisqu'à l'Auriverdes Portugais succede un Ardbeg Perpetuum qui a semble-t'il fait ses classes chez Cicéron et Saint-Jerome...
Perpetuus, Perpetua, Perpetuum: le champ sémantique de l'éternité, big-up au copain Mircea Eliade, on célèbre les 200 ans d'Ardbeg en espérant que la distillerie continue à produire des whiskies NAS Ad Vitam Aeternam. On se dit quand meme qu'a un moment le service marketing de LVMH va être à court de noms à la con, surtout lorsque l'on se rappelle que le soleil à encore de l'hydrogène a bruler pour 5 milliards d'années... En puisant dans les langues disparues, en particulier dans l'immense réservoir Méso-Américain, ils devraient quand meme pouvoir tenir quelques millions d'années, et nous refourguer de nouveaux whiskies génériques "édition limitée" à 100 balles chaque année. Ardbeg ou quand Louis Vuitton rencontre le monde de la gnole...
Probo, Probas, Probat...
Œil : Doré Léger
Nez : Comme prévu la tourbe est présente d’emblée : Fumée, feu de bois et huile de moteur, cendres fraiches et un fond de saumon fumé. On trouve ensuite de la vanille qui souligne l’influence des futs de bourbon. Classique Ardbeg mais plus sucré qu’à l’habitude avec des notes de citron, de miel, et de fleurs : des violettes avec un soupçon de réglisse. Dans le registre tourbé c’est léger et agréable. Apres une quinzaine de minutes dans le verre apparaissent des senteurs de beef jerkey. Chouette, alors, chouette !
Bouche : Fumée d’abord mais dans la peau d’un thé Lapsang Souchong époque « foules sentimentales », consistance assez huileuse qui s’accompagne de goudron et cendres avec une certaine amertume. Il y à aussi du poivre noir, du chocolat qui rappelle les versions plus balèzes du genre Uigeadail et l’influence des futs de Xeres. Notes minérales et marines, avec du citron et un fond de pamplemousse, épices et miel : sucré et fruité.
Finale : Longue sur des notes minérales et fruitées. Agréable mais la différence ne se fait clairement pas à ce niveau la…
Un whisky qu’on aimerait pouvoir détester mais qui s’avère plutôt sympathique. C’est le coté moderne d’Ardbeg qui parle : léger, buvable et quand même assez complexe, il suffit de l’accepter pour pouvoir l’apprécier comme il est. On est quand même assez proche d’un profil de type Kilchoman. Bienvenue dans le 21eme siècle sauf si bien sur vous arrivez a dégoter une bouteille de l'expression 24 ans que Lagavulin (la vraie grande distillerie d'Islay) s'apprête à mettre sur le marché pour le festival Feis Ile, une autre idée de l'éternité...
Note : A- (Saint Jerome)
Prix : 100 euros ou un truc dans le genre (Clergé de Province)
Sortie Prévue le 30 mai.
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