Appellations et autres bordels du genre.

Single malt? Blend? Single cask? Pure malt? Quoi c'est ça?

  • Le single malt

Le single malt qui est omniprésent de nos jours est très récent.C'est Glenffidich qui généralise le style (peu distribué et confidentiel dans la première moitié du 20e siècle) dans les 60's. Il correspond au produit d'une unique distillerie et vient de l'assemblage de plusieurs fûts de différentes années pour permettre de conserver un goût stable à l'embouteillage au fil des années. Le goût maison reconnaissable. L'âge du mix final est déterminé par l'âge du plus jeune whisky utilisé.

Par exemple, un single malt aberlour 10 ans mis en bouteille en 2013 est constitué forcement d'un whisky distillé en 2003 à Aberlour et (là l'auteur spécule car il n'en sait fichtre rien) peut être d'un whisky de 12 ans et d'un autre de 15 ans tous deux également made in Aberlour. Le mélange se faisant avant la mise en bouteille. C'est comme une recette de cuisine: "
"Pour du 10 ans, mettre dans une mega grande cuve, 25 fûts de 12 ans, 75 fûts de 10 ans et 4 fûts de 15 ans. Mélanger et embouteiller".
Les subtiles variations dans la recette pour produire le même goût tous les ans sont l'apanage du maître de chai ("j'y mettrais bien du 8 ans cette année! ").

S'il est millésimé, seuls des fûts d'une même année rentrent dans sa composition. Donc, pour l'exemple: un Bowmore 8 ans millésimé 2000 est composé de plusieurs fûts de bowmore distillés en 2000, mis en fûts en 2000 et ayant vieilli 8 ans avant la mise en bouteille. Dans ce cas, le goût maison n'est pas un soucis, l'intérêt étant de faire découvrir une variation aux fidèles consommateurs par rapport au single malt officiel. La recette est donc basique: "mettre 100 fûts de 10 ans et touiller avant d'embouteiller".

  • Le single cask ou single barrel.

Le Single cask est encore plus récent. Les distilleries proposent un single malt venant donc d'une seule distillerie et d'un seul fût. Ces éditions sont souvent numérotées (peu de bouteilles sur un seul fût). Le résultat diffère donc du produit "mainstream" et il est la plupart du temps proposé "cask strengh" c'est à dire non allongée d'eau. Il tire donc entre 55 et 65 degrés et doit être consommé raisonnablement coupé à l'eau. Il sort donc tout droit d'un unique fût, directement dans la bouteille. Sur une même année les goûts peuvent varier d'un fût à l'autre. En gros c'est la méthode du bourrin: on prend un fût et avec on remplit autant de bouteille qu'on peut.

  • Le blend.

Le blend, qui etait le roi des whiskys il y a peu, a vu inexplicablement (pour l'auteur) la qualité de ses représentants décliner. Il reste la forme de whisky la plus consommée dans le monde. Des whiskys de malt sont mélangés à des whiskys de grain (maïs, seigle, blé) non maltés. Ces derniers viennent d'une production à flux continu et ne subissent qu'une distillation. Si vous avez suivi vous venez de vous exclamer "comme le bourbon alors!" Les whiskys de grains ne sont pas commercialisés en l'état et servent exclusivement à l'élaboration de blends.

  • Le pur malt

Le pure malt est un blend uniquement composé de whiskys de malt (à base d'orge). Certains sont composés uniquement de single malt de distilleries prestigieuses.

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C'est quoi un négociant?

À la base,  les distilleries n'embouteillaient pas. Le single malt n'existait pas à grande échelle, on le trouvait uniquement dans une aire géographique proche de sa distillerie d'origine. La quasi totalité des productions étaient envoyées à des embouteilleurs indépendants (dits négociants) qui faisaient leurs assemblages maisons. Les blends donc si vous avez suivi.

Le single malt s'impose. Gros-Jean comme devant, les négociants gardent leurs entrées dans les distilleries désormais affranchies. Ils se servent alors de leur savoir faire pour proposer des variations personnelles de single malt renommés.
Exemple: Bowmore fait vieillir son whisky dans des fûts de bourbon, il a sa recette d'assemblage bien à lui. Là-dessus un négociant arrive chez Bowmore. Il prend des fûts jeunes et va les faire vieillir trois ans dans des fûts de sherry puis trois ans des fûts de sauternes avant de les embouteiller, sans les filtrer et en utilisant une eau différente pour les allonger. Il va le vendre en inscrivant Bowmore sur l'étiquette mais va encaisser les sous.
Le résultat est souvent au rendez vous. Cette cohabitation est unique dans le monde des spiritueux car les négociants concurrencent directement les distilleries avec leur propre produits mais apportent un prestige indéniable à ces dernières en sublimant leurs productions.

PYV

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