Banff 1976 36 ans (49.8%, Cadenhead 2013): Distilleries Disparues #5

Banff 1976 Cadenhead

L'histoire de la distillerie de Banff, qui tient son nom du port des highlands dans laquelle elle est située, est faite de destructions par le feu et de reconstructions successives. Au mois d'Aout 1941 la distillerie a été bombardée par un avion Allemand et l'un de ses entrepôts détruits, laissant s'écouler quantité de whisky dans la nature. Mais le jus n'a semble t'il pas été perdu pour tout le monde puisqu'une part du whisky, mélangé a l'eau des rivières locales a, selon les dires des bergers locaux, fini dans le gosiers des moutons du cru, qui eurent semble-t'il bien du mal a trouver le chemin de l'étable. 

 

Avant cet épisode a la fois dramatique et cocasse, la distillerie avait été fondée au début du 19eme siècle puis acquise par DCL en 1932. C'est cette meme firme, sous son nouveau nom (Diageo), qui décida de fermer la distillerie en cette funeste année 1983 qui vit tant de ses consoeurs mettre la clef sous la porte. Si la plupart des bâtiments avaient été démolis dés la fin des années 80, c'est encore un feu qui mit définitivement fin a l'existence de Banff, lorsque le dernier entrepôt brula en 1991. Si les embouteillages de la distillerie étaient relativement fréquents dans les années 2000, ils se font aujourd'hui de plus en plus rares ce qui laisse présager d'un épuisement des stocks. Cadenhead a mis en bouteille un Banff 1976 de 36 ans d'age en 2013, nous le goutons en espérant que ce ne sera pas le dernier.

 

Œil : Or Jaune

 

Nez : « Grande Banff ! » comme diraient les Italiens. Doux et racé a la fois. Remarquable présence de l’orge avec une attaque sur des notes de céréales accompagnées d’iode : silo a grains. On retrouve ensuite ces fruits qui sont l’apanage des vieux whiskies du Speyside : zestes de citron, framboises, fraises et cerises confites. Il y a aussi de la peau de raisin macérée avec cette âcreté sucrée caractéristique, du miel et une odeur de mine de crayon qui se révèlentka après une quinzaine de minutes dans le verre. Mélodieux et expressif.

 

Bouche : Consistance sirupeuse. Attaque très franche et pétillante. Les fruits sont encore à la fête : abricots, prunes et poires, mais cette fois enrobés d’une cire d’abeille qui leur donne un gout étouffé. Rappelle les vins blancs de type gewurztraminer. Acidulé au départ le whisky devient salé et légèrement amer une impression qui dure et impose finalement un gout de tarte au citron meringuée.

 

Finale : Plutôt longue. Les fruits du verger sont remplacés par des melons verts et de la pastèque.

 

Un whisky d'un autres temps et qui vient d’une distillerie dont il est devenu de plus en plus difficile de se procurer des bouteilles. On regrettera la disparition de Banff en n’oubliant pas de déguster ce beau whisky fruité.

 

Note : A+ (Le Baron Rouge)

 

Prix : 300 euros (As des As)

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