Apres un 18 ans de chez Springbank, la maison mère, on reste du coté de Campbelltown et l'embouteilleur Cadenhead avec un Highland Park 25 ans 1988. La couleur très sombre du whisky ne trompe pas et nous fait dire d'emblée que le jus a vieilli intégralement en futs de sherry (même si la bouteille porte la mention bien vague de "matured in oak"...). Selon la légende, ce whisky provient de trois sherry butts qui auraient été oubliés dans un coin des chais de Cadenhead...
Les échantillons de whisky ont cela de bon qu'il arrive parfois qu'on les retrouve cachés au fond d'un tiroir, ou de la boite a chaussures dans laquelle on les conserve. C'est ainsi que je suis tombé incidemment sur un échantillon de ce Highland Park que j'avais acheté sur un site belge à la fin de l'année 2013 en rangeant mon matos, un liquide qui a l'art d’être perdu et retrouvé!
Quelque part ces whiskies retrouvés sont semblables aux vinyles devenus légendaires car introuvables, je ne sais pas trop pourquoi mais je ne peux m'empêcher de penser à l'album Telling the Truth de Willie Wright en le buvant!
Œil : Ebène, un sherry très foncé.
Nez : Assez sec au premier abord. Souffre et poudre à canon. Bois légèrement moisi et fruits macérés. Cola et caramel, bananes flambées et vanille : banana split. Tabacs, épices et autres trucs du genre Il faut lui laisser encore un peu de temps s’ouvrir. Après 15mn dans le verre s’ouvre sur de belles notes de baba au rhum.
Bouche : Influence du bois remarquable. L’attaque est puissante et aussi sèche que le nez. Notes de caramel brulé et épices : poivre et piments habanero qui semblent venir de la tourbe classique d’Highland Park. Cela brule un peu la gorge, mais on s’y fait. Combo rhum-raisins, on trouve aussi du café et un retour de fruits macérés encore. Légères notes marines qui laissent transparaitre le caractère de la distillerie. Un malt qui envoie.
Finale : Longue, on est toujours sur des notes de caramel et de tabac et plus vraiment loin d’un rhum de mélasse à la Demerara.
Un Highland Park old school et plutôt extrême qui décide d’envoyer le bois a la façon d’un rhum full proof. Quelque chose de caribéen dans cette attaque phénoménale. C’est un whisky assez unique, maintes fois perdu et retrouvé, à mi-chemin entre Albertine et la soul de Willie Wright. Amen!
Note : AA (Willie Wright)
Prix: Autour de 100 euros lors de sa sortie, plus de 500 aujourd'hui sur les sites de vente aux enchères...
Mais que buvait -vraiment - Ernest Hemingway ?
Glenmorangie Allta, la levure avant les fûts
Habitation Velier : le prix de la transparence.
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky
Avec D.U.C. Booba invente le LOL whisky