Bruichladdich Micro-Provenance MP7, micro plaisir

Sortie 2K17 de la série pour whisky-geeks, Bruichladdich Micro-Provenance MP7. Cette fois-ci, le maître distillateur Adam Hannett s'est pris la tête pour nous faire réaliser l'influence que peut avoir l'orge sur le whisky. Pour cela, la distillerie nous propose trois petits flacons de 20cl trop mimis. Une fois n'est pas coutume il a  fallu se dépêcher grave pour les choper sur l'Internet... Trois millésimes, six orges différentes provenant de deux fermes et un seul type de fût pour la maturation : bourbon de premier remplissage.

 

Flacon Number 1 - Fût #2431 - Titre à 61.5% - Orges concerto/propino/publican
Distillation en 2011 - Embouteillage en 2017 - Âgé de 6 ans

Boom direct au nez grosse présence de l'alcool, les 61.5 watts se font grave sentir.
C'est tout d'abord le bol de céréales qui débarque comme au petit déj'. Moi ça me rappelle l'odeur du oatmeal que ma mère me servait quand j'étais gosse (coolstory). Arrive ensuite un je-ne-sais-quoi d'iode (salicorne) et c'est là qu'on se demande si c'est pas le taff de l'orge qui fait ça. Les orges utilisés à la production proviennent en effet d'une ferme en bord de mer. Ou peut-être est-ce parce que le whisky a vieilli dans un chai au bord de l'eau ?
Parce que c'est vraiment bourrin, on y retrouve pêle-mêle une sécheresse poussièreuse (sciure de bois), des raisins blancs et des épices (poivre blanc, cannelle).
J'y trouve aussi un côté médecinal (camphre) et quelque chose de métallique, minéral.

En bouche, c'est la patate de forain tout droit in your face. Le voltage se fait encore plus sentir et là on capte que le jus est encore puceau. Des tonnes d'amertume comme si tu mangeais les raisins avec leur peau, des épices comme s'il pleuvait du paprika et de la cannelle moulue. Un semblant de pomme verte et une louche de miel. Cocktail pas top vous en conviendrez...
La finale est elle aussi amère et puissante. Elle est looooongue et la rétro-olfaction m'a fait chialer tellement l'arrière goût m'a violenté. Pas bueno du tout ! Quelques minutes après : sensation d'avoir mangé le biscuit speculoos qu'on te sert avec le café. Ça c'est ok.

 

Silence ça pousse.

Flacon Number 2 - Fût #4019 - Titre à 63.4% - Orge Oxbridge
Distillation 2008 - Embouteillage 2017 - Âgé de 8 ans

Le nez est plus boisé (vernis à bois), plus ciselé, plus complexe et plus rond. L'alcool a gardé ses gants de boxe et j'ai encore pris un knock-down en y plongeant le nez au premier voyage.
Toujours un air marin et végétal, quelques copeaux de noix de coco, les épices sont plus douces. Globalement les éléments du nez sont assez bien intégrés (sauf l'alcool qui met la rouste...).
En bouche, du caramel au beurre salé en première intention. Les épices exxxxplosent ! Ça brûle grave, c'est chaud. Encore une grosse amertume bien pas à mon goût, genre cette fois j'ai mangé un citron avec sa peau. La texture en bouche est elle, en revanche, assez douce. Belle présence du bois cette fois.
La finale est longue et huileuse, bien plus agréable que le premier dram. Mais ça reste quand même pas franchement fou malheureusement...

Flacon Number 3 - Fût #1694 - Titre à 62.2% - Orge Optic
Distillation 2004 - Embouteillage 2017 - Âgé de 12 ans
C'est reparti pour un tour : au nez le même toffee que tout à l'heure, ajoutez à cela de la réglisse façon rouleau bonbon Haribo. Le caramel devient tour à tour chocolat blanc puis pâte d'amande puis abricots secs. Si je ne savais pas où je mettais les pieds, j'aurais pu croire que c'était un bourbon que je reniflais. On capte vraiment l'influence du fût sur celui-ci (vanille, épices). Petite fraîcheur mentholée et une pointe d'anis. C'est costaud !
En bouche, l'alcool est enfin mieux intégré. Toujours beaucoup d'amertume avec ce boisé puissant. Le côté "bourbon" est ici confirmé (vanille), la bouche est bien pleine et la texture crémeuse. Les épices se font plus dicrètes mais le degré d'alcool est vraiment élevé et c'est difficile de garder le liquide en bouche sans verser des larmes de souffrance. Ça reste quand même le plus agréable des trois selon moi.
La finale quant à elle est moyennement longue, amère et boisée avec ce petit quelque chose de clou de girofle.

Alors ce que j'en pense de ces trois flacons : On va aller tout droit, j'en ai aimé aucun...
À la limite le 12 ans est un semblant intéressant mais je n'en achèterais certainement pas une bouteille si ça devait sortir.
Je pense vraiment que ce genre de dégustation est à réserver aux whisky-geeks les plus vaillants.

 

Note : BB- (JaVale McGee )

Pour se réconcilier avec Bruichladdich on préfère se mettre un Octomore 10 2nd edition 

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