Le rhum par Neisson (Ob, c.2016, 52,5%).La possibilité d'une île.

Michel Houellebecq se trompe rarement quand il s'agit de décrire le monde qui vient. La possibilité d'une île, roman de 2005 qui voit les hommes se cloner à partir de quelques modèles souches, nous fait un peu penser au monde du whisky en 2017 : "La joie se faisait rare".

Heureusement, comme la sulfureuse Esther dans le roman, le rhum est là pour sauver l'humanité. 

Pour tous ceux qui commencent à se demander si le rhum n'est pas l'avenir du whisky, une bouteille comme ce Neisson est un début de réponse. Pour le prix du bouchon d'une bouteille de Macallan vieilli en fûts de meubles Ikea, on peut encore boire ce  truc génial qui donne envie d'y retourner tous les jours. 

Comme nous l'explique Christine Lambert à propos du retour de La Mauny, La Martinique est la seule île qui produit ses rhums selon un cahier des charges réglé par une AOC stricte. L'accent est mis sur le caractère agricole de la production. La culture de la canne est au centre du bordel. 

Neisson est une minuscule distillerie comparativement aux volumes distillés par les géants du secteur mais la qualité de ces rhums lui assure une visibilité certaine. On goûte aujourd'hui une des références de la marque, Le Rhum par Neisson, un blanc à 52,5% qui fait office de vaisseau amiral. 

Ce rhum est distillé à partir de la canne cultivée sur une parcelle proche du rivage, La Thieubert. On vous épargne ici les précisions sur la variété de canne et la nature du sol mais si vous voulez accompagner votre dégustation d'un peu de géologie, cet excellent article de DuRhum.com fait le tour de la question. 

Oeil : Blanc et assez épais

Nez : Yes you canne ! On a l'impression de d'être dans le champ au milieu des cannes fraîches. Riche, sucré. Zestes de citron, un peu de menthol, beaucoup de fraicheur. 

Bouche : Grosse hallu. Très doux et rond. Le côté huileux est hyper surprenant. Un peu d'anis, de la canne, de la canne, de la canne et un peu de sucre – de canne. On est sur la plage, une légère brise souffle entre nos orteils détendus. OKLM. 

Finale : on reste sur les notes douces et suaves. Pas très longue forcément mais assez variée. Orangettes, chocolat et encore, cette fraîcheur qui donne l'impression de boire un truc absolument naturel. C'est beau.  

Note : AA (Michel Houellebecq)

Prix : 26 euros (Livre de poche).

Du gros matos à prix discount. Un rhum qui pourrait bien devenir la bouteille à toujours avoir dans un coin du placard. Merci mon Dieu pour ce muscle. 

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