On a tellement pris l'habitude de boire les rhums Demerara de chez Vélier qu'on en oublie parfois que l'on peut les trouver chez d'autres embouteilleurs. Les indépendants anglais, traditions maritime et coloniale oblige, proposent de superbes rhums qui nous passent souvent sous le nez faute de distribution en France. C'est notamment le cas des nectars mis sur le marché par la vénérable maison londonienne Berry Bros & Rudd (le plus vieux négociant britannique) et Cadenhead a Campbeltown. Depuis quelque temps un embouteiller moins connu, Duncan Taylor, propose un gamme complete de rhums des Caraïbes et d'Amérique du Sud, des single casks embouteillés au degré naturel afin de conquérir le coeur des amateurs de single malts.
Contrairement aux rhums proposés par Luca Gargano, les futs dont dispose Duncan Taylor semblent avoir vieilli sur les Iles Britanniques, donnant un rhum moins puissant et moins sombre que lorsqu'il a muri sous un climat tropical. A l'arrivée on déguste un jus intéressant, a mi-chemin entre un rhum ambré lourd de type Albion et un rhum agricole a la sauce martiniquaise.
Nous goutons aujourd'hui un Diamond (Demerara) 10 ans, mis en fut en 2003 titrant 56.7%, voyons ce que cela donne:
Œil : Doré léger, couleur très claire pour un rhum Demerara.
Nez : Canne a sucre et mélasses très présentes. Comme une très légère odeur de colle UHU stick. Pousses de bambou et cœurs de palmier à la façon d’un bois tropical jeune et humide. Tout a la fois austère et expressif, extrêmement rond. Apres 5 minutes dans le verre, des fruits apparaissent : pêches de vigne, abricots secs et raisins blancs extra murs.
Bouche : Attaque plutôt sèche, a mi-chemin entre les rhums de mélasses Demerara classique et les rhums agricoles antillais. Se développe bien en bouche : fruits macérés et secs, caramel et vanille. Toute la gamme des flans et crèmes pâtissières est disponible : baba au rhum, chou a la crème, etc.
Finale : Les notes d’huiles et de pétrole font leur apparition, marquant une claire filiation avec les Diamond et autres Albion.
Un rhum qui envoie et qui se démarque de ses cousins Demerara disponibles chez Vélier. Les goudrons tendent à s’effacer au profit de notes de canne a sucre plus végétales et rafraichissantes. Un embouteillage qui vaut le détour.
Note : BBB+
Prix : 100 euros (bourgeoisie coloniale)
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