On sait depuis Bernard Diomède que le titre de champion du monde est parfois sujet à caution. Cela étant, lorsqu'on pénètre dans un établissement aussi accueillant que The Albanach, sis en plein cœur du Royal Mile d'Edimbourg et que l'on tombe nez à nez avec une bouteille du whisky récemment promu "meilleur single malt du monde", on aurait tort de rester sur son quant à soi. Alors on goûte.
On est surpris par le nez plutôt discret là où les maîtres d'Islay nous avaient habitués à plus violent. Certes il fait froid en Ecosse et les sinus du voyageur en goguette sont sujets à congestion mais il y a fort à parier que le vieillissement en fûts de marsala d'une partie du jus n'est pas étranger à cette douceur.

Le calme avant la tempête. Après par contre, c'est l'explosion. Tourbe bien sûr, des fleurs aussi, un peu de pneu, du feu, des fruits secs et des trucs que mon palais élevé à la Carapills ne me permet pas encore de distinguer précisément. Mais c'est génial. Une épiphanie, rien de moins !

André Agassi. En effet, le retour est énorme. Des arômes différents et une note interminable. Ça fait vraiment la différence. La veille j'avais bu du Kilchoman, c'est très très bien et fin mais ça s'éteint vite, là c'est le contraire. C'est fameux ! On n'hésite presque à boire une nouvelle gorgée par peur de troubler cet instant. Bon finalement on y retourne car on est pas là pour s'extasier pendant des plombes mais bien pour goûter des tisanes.

Kosmonotovskaya. Il faut espérer maintenant que les fûts envoyés dans l'espace - d'où le nom... - ne tomberont jamais dans l'orbe fatale des cosmonautes Russes au régime sec sur la station Mir. Ainsi, les générations futures pourront peut-être goûter de ce whisky intergalactique qui n'aurait pas déplu à Sun Ra.

Bilan :

Note : AA-(Jacob Frugger)

Prix :  Bourgeoisie de Province (c.70 €). Un excellent investissement.

D.N.