L'invention du Quotidien: Highland Park 12 ans (OB, 2012 - 40%)

Highland Park 12yr

Highland Park 12 (OB, 2012 – 40%)

 

Quel est le meilleur whisky du quotidien (everyday dram en V.O), ou plutôt quel whisky acheter si l’on se trouve dans le rayon spiritueux d’un supermarché bien achalandé ? Les amateurs de tourbe se pencheront sur les Islays : Caol Ila, Laphroaig ou Lagavulin pour les plus fortunés d’entre eux alors que ceux préférant le malt dominant choisiront un  Glenfiddich, ou un Macallan. Pour les autres, ceux qui souhaitent avoir le beurre et l’argent du beurre il reste généralement le viril Talisker et cet étonnant et sous-estimé Highland Park sur lequel nous nous penchons aujourd’hui.

 

Le nom est trompeur car la distillerie Highland Park ne se situe pas dans la région du même nom, mais à Kirkwall, sur l’Ile principale d’Orkney. Highland Park appartient au groupe Edrington, qui produit également l’inévitable (et sur-coté) Macallan, et est utilisé dans la composition de l’assemblage maison Famous Grouse. Elle est souvent citée comme étant la distillerie la plus au Nord d’Ecosse et se distingue également par l’utilisation d’orge et de tourbe locales (ce que font aussi Kilchoman sur Islay et Springbank a Campbelltown) pour la production d’une partie de son malt (20%). L’absence d’arbres sur Orkney donne à sa tourbe un gout différent de celle que l’on peut trouver sur Islay, un peu plus rugueuse sans doute.

Orkney map

L’expression la plus commune du Highland Park, que nous testons aujourd’hui, est le douze ans d’âge dont une partie est vieillie en futs de Xerez. Le mélange de futs de Bourbon et de Sherry lui donne un certain équilibre entre les notes sucrées et l’influence du bois. Finalement l’objectif est de proposer un whisky à la confection traditionnelle (Xeres et maltage local) a un prix abordable tout en conservant un profil maritime affirmé.

 

Au nez on trouve des notes acidulées de citron et de poires flambées, de la fumée, du jus de raisin, et un final sucré de miel de rhododendrons très plaisant.

Au gout : citrons et épices, on retrouve le miel dont le sucre est adouci par un léger profil marin, des notes chocolatées, une fumée légère, puis de l’iode. Le final est relativement long (pas trop quand même !) et agréable. Finalement, en nous promettant la réinvention d’un quotidien éthylique, cet Highland Park n’est-il-pas aux spiritueux ce que Michel de Certeau fut aux sciences sociales?

Le Highland Park 12 ans (environ 40 euros) est donc ce whisky au profil équilibré, entre un Islay et un Speyside. Il se rapproche du Talisker 10 ans, mais sans en avoir le coté rugueux, une douceur inattendue que l’on doit sans doute a la maturation partielle en fut de Xeres, et qui en fait peut être le candidat idéal pour un whisky du quotidien. (B+, 87)

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