Kavalan, le whisky taïwanais bodybuildé

Kavalan ne fait pas les choses à moitié, en 10 ans la distillerie taïwanaise a quasiment fait disparaître le Japon de la carte du whisky en imposant ses malts bodybuildés. Avec son style très direct, la distillerie s'est fait un nom  chez les aficionados et la déferlante est loin d'être terminée.

Kavalan raye le Japon de la carte

Qui aurait pensé que le whisky taïwanais éclipserait un jour le japonais ? Aujourd'hui pourtant il n'y a plus match. Victime de son succès international, le malt du soleil levant a vu ses stocks fondre comme un norvégien sous les tropiques. Les distilleries phares de l'archipel Nippon ne produisent aujourd'hui plus que de l'ordinaire, on est passé de l'exceptionnel à une période de vache maigre. Il est un peu tôt pour enterrer le Japon, mais pendant que Nikka et Suntory renouvellent leurs stocks, Kavalan ne se pas fait prier pour leur piquer le segment du whisky asiatique qui tabasse. Les gars y ont mis les moyens, ils se sont payés une paire de Forsyths, la Rolls de l'alambic, et ont embauché le saint des causes désespérées : Jim Swan. Le mec, à travers son expertise et ses conseils, est capable de changer un baudet du Poitou en pur sang arabe et avec Kavalan il a sauté l'étape Cadichon pour passer directement à Ourasi. Bref, les meilleurs alambics, le meilleur consultant, les meilleurs fûts et un climat tropical atypique dans le whisky, tout était réuni pour envoyer un malt qui tabasse. Très vite le pari est gagné, aujourd'hui Kavalan empile les médailles comme un général russe un jour de défilé. Le Solist Vinho Barrique (dont on vous parlait il y a déjà plus de 3 ans) est élu meilleur single malt au monde tandis que l'Amontillado devient meilleur single cask lors des World Whiskies Award 2016. Pour soutenir la demande, la distillerie est passée d'une production annuelle de 2,5 million de litres en 2006 à 4,5 millions en 2015 pour finalement atteindre 9 millions d'ici la fin de l'année.

 

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Un physique d'haltérophile Ouzbek

Si Kavalan remporte un tel succès c'est avant tout grâce à son style unique. Un style teinté de brutalité, comme un uppercut dans la gueule avec une concentration inouïe que la distillerie doit avant tout au climat tropical qui fait suer les hommes et rend les anges avides. Quand la part des anges tourne autour de 2% par an en Écosse, elle peut monter jusqu'à 15% à Taïwan. S'il est totalement absurde de parler de vieillissement accéléré, on constate que sous ces chaleurs la concentration des arômes est extrême. En quelques années, on y obtient un whisky ultra riche souvent embouteillé brut de fut pour mieux souligner sa puissance. Kavalan s'est également fait une spécialité des vieillissements en fûts exotiques. Les embouteillages qui font la renommée de la distillerie sont issus de fûts atypiques dans le whisky, le Vinho Barrique maturé en fûts de vin met tout le monde d'accord et l'Amontillado fraîchement lancé est une bombe comme on n'en boit que trop peu. Les mecs vont encore plus loin en lançant Podium, un assemblage de fûts neufs et de second remplissage qu'on prend plaisir à boire à l'apéro, marqué par le cèdre et le miel ce whisky a tous les atours du daily dram parfait et son prix n'est pas un obstacle insurmontable (73€). Pourtant le whisky le plus emblématique de la marque est bien le Sherry cask de la gamme Solist. Son intensité est dingue, un concentré de fruits secs qui vous saute à la gueule comme un écureuil enragé.

 

 

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