Balvenie Tun 1401 Batch 9 (49.3%, OB 2013): Dernier Jet!

Tun 1401 Batch 9

Lorsque le Balvenie Tun 1401 Batch 9 (le dernier de la série légendaire créée par David Stewart) est sorti en 2013, on faisait encore peu de cas de ces whiskies sans mention d'age proposés à un prix qui, pour l'époque, semblait prohibitif (environ 250 euros). Il faut dire que pour des sommes similaires on pouvait encore trouver de vieux Longmorn et autres vieilles merveilles chez Gordon McPhail et consoeurs. Cette époque est malheureusement révolue et l'on se prend à rêver avec nostalgie de ses étals de cavistes en haut desquels trônaient ces Balvenie Tun arborant fièrement leurs numéros de futs sur l'étiquette blanche classique de la distillerie.

 

Car si le principe du NAS de luxe est aujourd'hui galvaudé, la série des Balvenie Tun faisait, au début des années 2010, office de mini-révolution. Le principe, comme on l'expliquait ici, est assez simple et visait à rendre commercialisables de vieux futs passés sous la barre fatidique des 40% en les mélangeant avec des futs plus jeunes à fort potentiel de démâtage. Le résultat alliait le plus souvent la fougue de la jeunesse et le coté cérébral du vieux à qui on ne la fait plus, comme un mélange de kick and rush et de tiki taka à la barcelonaise. Devant le succès de cette série originale, Balvenie a décliné le concept avec les Tun 1848 embouteillés spécialement pour le marché Taïwanais et la nouvelle (et décevante) série Tun 1509 dont nous goutions récemment la deuxième mouture. 

 

Lorsque j'ai eu la chance de tomber sur une bouteille du Tun 1401 Batch 9 qui trainait sur les étals d'un caviste du Michigan je ne me suis pas fait prier pour sortir ma carte de crédit, un geste que j'aurais eu du mal à justifier il y a deux ou trois ans: les temps changent...   

 

Oeil: Cuivré

 

Nez: Furioclasse! Le mélange de vieux bois qui donnent tout. On pourrait dire que l'influence du bourbon prédomine mais le tout est tellement arrondi par les 3 futs de sherry... Des fruits confits, en particuliers des dattes, des pruneaux et des cerises au marasquin. Compote de pommes. Bois de santal, baba au rhum et creme pâtissière savamment faisandée comme les steaks de chez Peter Luger's. Viennent ensuite de la vanille de Madagascar, du chocolat noir extra-pur, du tabac blond parfumé, du poivre blanc et des piments de cayenne: caravansérail! 

 

Bouche: Consistance sirupeuse mais la vanille envoie le bois d'entrée. Il y a un gros paquet d'épices, des piments, des clous de girofle puis du caramel au beurre salé, du tabac et du cuir. Le tour de force se situe ici au niveau de l'assemblage et du mouvement de balancier entre les influences du bourbon et du sherry qui sont à la fois distinctes et parfaitement intégrées. Sur la fin on donne encore dans les épices tartinées de menthol et de beurre d'érable. Un coté onctueux qui est la marque de fabrique de ce whisky.

 

Finale: Très longue et minérale avec un coté vert et terreux qui apparait sur le tard. 

 

Du super matos, un whisky dont on boirait facilement un verre tous les soirs après le repas. Infiniment supérieur au nouveau Tun 1509 qui, le pauvre, n'est qu'un pale copie de l'original. La série Tun 1401 était vraiment géniale, il doit encore y avoir des bouteilles qui trainent ici et là. Avis aux amateurs!

 

Note: AA+

 

Prix: Plus de 500 euros ici (250 au départ), cela devient difficile à justifier... 

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