Balvenie Tun 1858 Batch 2 (48.8%, OB pour Taiwan 2013) : Tun Tun mais Coute !

Blavenie Tun 1848

Après le Japon, Taïwan est l'autre terre promise du whisky Asiatique. L'ancienne Formose dispose non seulement de deux distilleries, Kavalan et Nantou, mais elle est aussi une cible privilégiée pour le refourgage des produits haut de gamme, embouteillages spéciaux de Karuizawa, flacons de parfum Macallan et compagnie.

 

Nous goutons aujourd'hui l'un de ces whiskies de luxe produits spécialement pour Taiwan, le Balvenie Tun 1848 Batch 2, qui sort de l’une des ces grandes distilleries écossaises dont nous n’avons pas encore eu le loisir de parler. La fondation de Balvenie à Dufftown en 1886 par William Grant, qui avait auparavant travaillé comme gratte papier chez Mortlach, fut le point de départ de ce qui est aujourd’hui l’un des plus grandes entreprises indépendantes d’Écosse : le groupe William Grant and Sons (qui possède également Glenfiddich, Girvan - whisky de grain -, Kininvie et Ailsa Bay).

 

De nos jours, Balvenie est surtout connue pour ses whiskies à maturation multiple : double wood (12 et 17 ans), Cuban et Carribean Cask (finis en fut de Rhum), Portwood (21 ans), vous voyez le topo… Tout en haut de la gamme on trouve le 50 ans (dont une bouteille a récemment été chourrée en plein jour chez Julhès) ainsi que des assemblages NAS de quelques futs qui portent le nom de la cuve dans laquelle ils ont été mélangés : Tun 1858 pour le marché Taiwanais, Tun 1401 pour les USA, et le tout nouveau Tun 1509 pour le duty-free.

 

Balvenie Tun c’est le très haut de gamme du whisky sans mention d’âge. Le « trick », comme diraient certains, consiste à mélanger les plus vieux futs du cru rendus invendables du fait de la chute de leur teneur en alcool (en dessous de 40%), avec des barils plus jeunes dans une cuve en acier, le Tun, dont le nom varie en fonction de la taille. Le Tun 1858 que nous goutons aujourd’hui a donc été réalisé pour le marché Taiwanais a partir de 3 futs de Sherry et 9 de bourbon sélectionnés par David Stewart qui, il faut le rappeler, est le plus vieux « master distiller » en activité. Chapeau l’artiste !

 

David Stewart 50

David Stewart et le 50

 

 

Œil : Cuivré

 

Nez : Un nez assez singulier qui semble indiquer la présence de très vieux futs dans le mélange, soupçon de souffre et sulfates, poudre a canon, fruits extra-murs qui tendent vers la compote de pommes et le cake aux fruits, pate de coings. C’est iodé aussi, comme un morceau de bois qui aurait fait le tour du monde a la dérive. Je laisse les lampes en bois flotté à la grand-mère de mes futurs enfants… Apres quelques minutes dans le verre on découvre des aromes de cuir, de tabac et de miel de fleur d’oranger. Un régal.

 

Bouche : Sucré au premier abord, mais tout cela est vite recouvert par des épices, piments et gingembre et une certaine amertume. Un gout de cola, ou plutôt de bitter San Pellegrino, fruits du verger amers : coings, yuzu, pamplemousses, une certaine idée des agrumes…

 

Finale : Longue. On reste dans l’amertume, les essences d’agrumes sont plus prononcées mais on est plus dans le registre du zeste. Il y a un peu de réglisse et de cola, entre le bonbon bouteille de coca et le rouleau Haribo. Eucalyptus enfin.

 

Un nez magnifique mais c’est un tout petit peu décevant en bouche. L’ensemble reste d’un équilibre remarquable et la finale tout en nuances. C’est un whisky expérimental né de l’assemblage de futs jeunes et très vieux. Le résultat est unique. On est content d’avoir gouté mais compte tenu du prix il faudrait être fou (ou riche) pour en acheter un bouteille.

 

Note : AA- (Papa Doc)

 

Prix : 825 euros (Baron du Pétrole)

 

Pour les philatélistes, voici la listes des futs:

3 Sherry Butts: 11439, 13145, 763
9 Traditional Casks: 15915, 5247, 15340, 7050, 15344, 15337, 5824, 1500, 446

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