Caperdonich 1972 36 ans (47,8% Duncan Taylor, 2009 Cask #7449): Distilleries Disparues #3

Caperdonich 1972

 

Dans la cosmologie des distilleries disparues, le Speyside fait pale figure face aux légendes d'Islay (Port Ellen), des Highlands (Brora), et meme certains malts renommés des Lowlands (Saint Magdalene, Littlemill). Ce n'est pourtant pas faute d'avoir mis un grand nombre de distilleries hors de production, parfois mises en sommeil mais le plus souvent démantelées, transformées en immeubles d'habitation, en musée (Dallas Dhu), ou en chais...

Caperdonich fut fondée en 1898, durant le boom de production de la fin du 19eme siècle, par J & J Grant qui possédait déjà Glen Grant (fondée en 1840). Située sur une parcelle attenante a la distillerie mere, elle portait d'ailleurs le nom peu inspiré de Glen Grant 2. La distillerie fut fermée en 1902 pour n'être ouverte de nouveau qu'en 1965 sous le nom de Caperdonich car une loi interdisant a deux distilleries de porter le meme nom avait entre temps été adoptée. Disposant d'un équipement ultra moderne pour l'époque, Caperdonich fournissait essentiellement du whisky pour les blends, elle fut vendue au groupe canadien Seagram en 1977 avant de passer sous le contrôle de Pernod Ricard en 2001. Le groupe Francais décida de mettre la distillerie en sommeil en 2002, elle a été démolie en 2010.

Caperdonich est somme toute assez peu connue mais certains de ses millésimes sont reconnus par les amateurs a travers les futs mis sur le marché par les embouteilleurs indépendants. C'est notamment le cas du vintage 1972 et des nombreux single casks embouteillés par Duncan Taylor a la fin des années 2000. Nous goutons aujourd'hui le fut 7449, un Caperdonich 36 ans mis en bouteille en 2009 et plutôt kiffé par d'autres blogueurs.

 

Œil : Cuivre léger

 

Nez : Prunes confites, qui rappellent étrangement un calvados. Fruits murs, bananes, pêches et rhum arrangé a la vanille. Toutes ces saveurs de fruits macérés sont suivies par des notes mentholées d’une grande fraicheur : menthe verte, anis et réglisse. Apres 30 minutes dans le verre, le nez s’ouvre sur des notes de bois fumé (Hickory). Remarquable complexité.

 

Bouche : Consistance sirupeuse. Les fruits sont toujours murs, mais cette fois avec un coté exotique prononcé : fruits de la passion, mangues séchées (façon malaisienne), bananes et ananas. Fromage raclette et olives noires, les fruits laissent la place a des notes salées : prunes amères aux vertus digestives dont raffolent les chinois. L’amertume se prolonge pour donner au whisky une touche résolument orientale : ginseng, gingembre et gentiane pour nous rappeler le pays : la 3G.

 

Finale : Salée et minérale. Longue avec un retour de fruits très murs et de notes iodées.

 

Un excellent whisky et une occasion rare de gouter le caractère unique de cette distillerie aujourd’hui disparue. Le palais est un peu en retrait par rapport au nez qui est lui tout a fait remarquable. Difficile a trouver mais fortement conseillé.

 

Note : AA (Patrick Dewaere)

 

Prix : 300 euros environ (Aristocratie Financière)

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