Lorsque Lagavulin met sur le marché un nouvel embouteillage limité, que cela soit dans le cadre des special releases annuelles de Diageo ou du Feis Ile, le festival de musique et de whisky d'Islay, le monde du whisky retient son souffle. Alors quand à la fin de l'année 2013 est apparu un Lagavulin 37 ans, le plus vieux jamais mis en bouteille, certains parmi les plus sérieux kiffeurs de tourbe ont du avoir une petite érection. Le prix du merveilleux nectar, indexé sur celui des Dalmore Constellation et autres Macallan en carafe de cristal en a sans doute refroidi plus d'un. S'il est vrai que lorsqu'on aime on ne compte pas, il est quand meme difficile de justifier l'achat d'une bouteille de whisky à près de 3000 euros. Apres deux ans d'attente et pas mal de convolutions, nous avons fini par obtenir un échantillon (pour le prix d'une bouteille de l'excellent Glendronach 15 ans) afin de juger sur piece la valeur de ce jus hautement désirable...
Œil : Doré
Nez : Grandeur et décadence. Intégration merveilleuse de la tourbe qui est perdue dans un ensemble de senteurs florales et fruitées. Dans le désordre : menthe et eucalyptus, tabac blond, prunes et pêches, légère impression soufrée, un peu de cannelle, fleur d’oranger, miel de rhododendrons, mélange de fleurs de champs et pétales de roses qui mettent en avant un coté de pâtisserie orientale genre loukoum. Baba au rhum aussi. Apres une quinzaine de minutes dans le verre le bois se fait plus présent. Avec de l’eau s’ouvre sur des notes florales en particulier des violettes. Elégance folle, suave puissance discrète mais qui s’affirme avec le temps. L’équilibre est phénoménal. Un nez magnifique.
Bouche : Attaque franche, cela pique pas mal au début, avec du vieux bois et des notes de chocolat noir. Légère amertume qui s’accompagne d’écorces d’orange et de citron. Fruits de mer, huitres et algues séchées, la tourbe commence à apparaître en filigrane après s’être cachée dans le chocolat. Fumée donc, mais qui vient avec des notes mentholées, d’eucalyptus, et d’anis. Du citron qui aurait passé un bref moment sur le grill, petite impression d’épices, en particulier des clous de girofle qui endorment quelque peu le palais. Nage bien, l’eau met en avant la tourbe et le chocolat tout en faisant baisser l’amertume d’un cran.
Finale : Longue, sèche et sur l’amertume encore. Le vieux bois et la tourbe sont mis en avant dans un mélange qui rappelle le Bitter San Pellegrino. N’aurait pas souffert d’un poil plus de sucre.
Un super whisky qui vaut surtout le détour pour le nez, quasi parfait. Il y a un poil trop d’amertume en bouche à mon gout. A près de 3000 balles, il doit y avoir de meilleurs moyen de griller son argent. Un fétiche pour collectionneurs fortunés. Au final c'est assez unique et relativement difficile d'accès. Le whisky indomptable, un caractère souligné par le logo de lion que l'on retrouve sur les bouteilles de la distillerie et qui nous rappelle, par un de ces détours dont l'esprit a le secret, la premiere chanson de l'album Super Ape de Lee Perry: Dread Lion!
Note : AAA (pour le nez). La bouche pèche un peu par excès d’amertume mais on préfère y voir l'expression d'un caractère bien trempé... (Ras Tafari Makonnen)
Prix : 2700 euros (Famille Royale Abyssinienne)
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